Invité de RTL le 3 mai dernier, le garde de Sceaux Eric Dupond-Moretti présentait ses solutions pour améliorer le service rendu par la Justice. À la première minute de son interview, l’avocat de profession comme il le rappelle, annonce que la médiation est LA TOUTE PREMIERE MESURE prévue, pour raccourcir les délais de résolution des conflits. L’on connaît son franc-parler, sa fougue et son expérience des conflits. Une telle décision de communication, venant de cet homme, est une grande première dans le monde de la Justice. S’en suivra-t-il une communication et une mise en œuvre à échelle nationale ? Il faut l’espérer, car c’est bien une voie de règlements des différends, à taille et à responsabilité humaines. En effet, elle ne dépossède pas des enjeux du conflit, ni de la complexité de son contexte, ni de ses solutions.
Grâce à un processus rigoureux, la médiation ouvre à la parole de chacun, à la créativité et œuvre à reconstruire des relations endommagées. Serions-nous si riches, que nous pourrions nous passer des uns des autres ? Non, nous ne le sommes pas. Et la période que nous vivons nous le rappelle. C’est ensemble que nous pouvons nous sauver du désastre. Cela signifie que chaque acteur est concerné, dans l’exercice habituel de son rôle et chacun doit trouver une nouvelle façon de l’exercer : le juge, l’avocat, l’entrepreneur, l’expert-comptable, le salarié, le particulier… C’est possible ! Il nous faut juste nous autoriser à le désirer vraiment et agir.

Marie-Pierre BORDE médiateure et thérapeute © Atelier Gallien
La démocratie collective trouve son combat incessant contre la « démon-cratie » individuelle. Ce quelque chose qui se répète, trouve une bonne illustration dans la fable africaine de la grenouille et du scor…