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Aeromart : tension sur la supply chain

La 15e édition d’Aeromart, événement mondial qui réunit l’ensemble de l’écosystème aéronautique, se déroule à Toulouse du 3 au 5 décembre. Si Airbus affiche une santé de fer et un carnet de commandes à faire pâlir ses concurrents côté pile, l’état de sa supply chain laisse entrevoir un côté face plus sombre. Ce que nous décrypte Damien Talbot, docteur en sciences économiques, diplômé de l’université Toulouse Capitole et professeur des universités à l’IAE Clermont Auvergne.

Aeromart

© Arnaud Spani

La Vie Economique : De qui parle-t-on lorsqu’on évoque la supply chain d’Airbus ?

Damien Talbot : Cela renvoie à toutes les entreprises qui fabriquent des éléments des avions. Aucune entreprise ne peut aujourd’hui le fabriquer seule. Airbus conçoit et assemble l’appareil. Il conserve aussi quelques éléments de production essentiels comme le caisson central. Mais le reste est externalisé avec un objectif : que le tarif soit plus bas que si Airbus devait le conserver en interne. Il y a donc d’office une relation asymétrique entre le donneur d’ordre et sa chaîne d’approvisionnement.

LVE : Et ce quel que soit leur rang ?

D. T. : Les sous-traitants de rang 1 sont des systémiers qui fabriquent des systèmes complets de l’avion. Ce sont de grandes entreprises comme Safran, Thales ou des motoristes comme Rolls-Royce. Ceux-ci sont dans une relation quasi équilibrée avec Airbus. Aux rangs suivants, on retrouve des équipementiers qui vont eux-mêmes sous-traiter des éléments à des entreprises plus petites, très spécialisées. Plus on descend dans la hiérarchie, plus la pression s’accentue.

LVE : Comment s’expliquent le