La Vie Economique : De qui parle-t-on lorsqu’on évoque la supply chain d’Airbus ?
Damien Talbot : Cela renvoie à toutes les entreprises qui fabriquent des éléments des avions. Aucune entreprise ne peut aujourd’hui le fabriquer seule. Airbus conçoit et assemble l’appareil. Il conserve aussi quelques éléments de production essentiels comme le caisson central. Mais le reste est externalisé avec un objectif : que le tarif soit plus bas que si Airbus devait le conserver en interne. Il y a donc d’office une relation asymétrique entre le donneur d’ordre et sa chaîne d’approvisionnement.
LVE : Et ce quel que soit leur rang ?
D. T. : Les sous-traitants de rang 1 sont des systémiers qui fabriquent des systèmes complets de l’avion. Ce sont de grandes entreprises comme Safran, Thales ou des motoristes comme Rolls-Royce. Ceux-ci sont dans une relation quasi équilibrée avec Airbus. Aux rangs suivants, on retrouve des équipementiers qui vont eux-mêmes sous-traiter des éléments à des entreprises plus petites, très spécialisées. Plus on descend dans la hiérarchie, plus la pression s’accentue.