C’était la foule des grands jours sur le parking du marché aux bestiaux qui n’avait pas vu telle assistance depuis bien longtemps. Du président de la chambre d’agriculture, Serge Bousquet-Cassagne, à l’élue régionale Maryse Combres, en passant par le président de l’agglomération, Jean Dionis, jusqu’au député, Michel Lauzzana, c’est peu de dire que l’événement avait une dimension œcuménique. Et pour cause, la 3e station de biogaz du département, après Damazan et Villeneuve-sur-Lot, vient de voir le jour près d’Agen, à Boé.
Un partenariat public-privé
Elle peut accueillir tous types de véhicules, depuis les poids lourds jusqu’aux véhicules légers. La station est le fruit d’un projet initié par Territoire d’Énergies Lot-et-Garonne (TE 47) en partenariat avec l’Agglomération d’Agen pour son réseau de bennes à ordures ménagères, de bus urbains, ainsi que la plateforme logistique U-Log. L’Agglomération d’Agen a fait un choix engagé de convertir 80 % de sa flotte à cette énergie. La Société d’Économie mixte AVERGIES, s’est associée à Nature Gaz, dirigée par David Pujol, pour construire et exploiter cette station. Il s’agit là d’une alliance innovante entre une entreprise publique spécialisée dans les énergies renouvelables et d’un groupe privé local provenant du monde de l’automobile et du transport.
David Pujol, dirigeant de Nature Gaz, à l’origine et exploitant de la station. ©Julien Mivielle – La Vie Economique
Une station 100 % renouvelable
Cette station se distingue particulièrement, par le fait de ne distribuer que des carburants d’origine 100 % renouvelables. Il a été fait le choix fort de ne pas proposer de gaz naturel fossile, mais uniquement la version « Bio » provenant de la méthanisation agricole du Lot-et-Garonne. Ainsi, en parallèle le programme « Co’meth 47 » vise à faire émerger et développer des projets de production de biogaz, principalement agricoles et de proximité. AVERGIES accompagne ensuite les agriculteurs pour les aider à mener à bien leur projet, de l’étude détaillée jusqu’au financement. 8 projets de méthanisation sont ainsi issus de ce programme sur le département dont 2 sont en fonctionnement à Mézin et à Villeréal, deux en travaux à Sainte-Colombe-de-Villeneuve et Moncaut et 4 autres en développement. Un 9e projet de production de biogaz à partir des déchets stockés par le syndicat départemental de traitement des déchets Valorizon est également en cours de développement sur la commune de Monflanquin. Lors des discours, il a été rappelé que le département dispose des ressources suffisantes pour couvrir la totalité de ses besoins en gaz, y compris pour la mobilité, et pourrait devenir exportateur de gaz vert à l’horizon 2050, sans concurrence avec les cultures alimentaires du département.
