Alors que les mauvaises nouvelles s’accumulent autour de l’économie française, le secteur de l’apprentissage tire son épingle du jeu en Lot-et-Garonne où la Chambre de Métiers (CMA 47) a enregistré cette année une hausse d’une centaine d’apprentis en septembre 2024, pour un total de 995 inscrits. « Nous récoltons là les fruits du travail initié il y a plusieurs années grâce au projet Apprentoit », souligne Jean-François Blanchet, président de la CMA 47. Ce dispositif, créé il y a dix ans en partenariat avec Ciliopée et aujourd’hui avec Domofrance, permet d’héberger de jeunes apprentis dans des appartements situés à proximité de leurs entreprises et à moindre coût (moins de 100 euros par mois charges comprises). Doté d’une vingtaine d’appartements répartis sur tout le territoire, Apprentoit affiche complet et sert de modèle pour d’autres CMA de France qui entendent bien s’inspirer de la réussite lot-et-garonnaise dans la mobilité des jeunes : « Les logements sont situés dans les centres-bourgs (Moirax, Duras, Lamontjoie…). La présence de jeunes permet de faire vivre les commerces des communes et de recréer du lien social », ajoute le président de la CMA 47 en prenant l’exemple de Duras où quatre jeunes apprentis vivent au cœur du village.
Le danger des micro-entreprises
Sitôt ses 60 ans passés, le CFA d’Agen s’apprête à déménager dans des bâtiments flambant neufs dès la rentrée prochaine avec l’ambition de franchir le cap des 1 000 élèves, tout en restant fidèle à la ville préfecture : « Nous aurions pu construire en périphérie d’Agen, mais c’est une de nos valeurs d’être implanté en ville », confirme Jean-François Blanchet. Si les voyants sont au vert à la CMA d’Agen, le président s’inquiète de probables baisses des aides de l’État sur l’apprentissage alors qu’il fait vivre tout un écosystème local à l’image des matières premières issues des circuits courts et utilisées dans les cours de cuisine ou de boulangerie. Le président Blanchet reste également vigilant sur la prolifération des micro-entreprises sans formation basiques sur des thèmes majeurs comme la comptabilité ou la fiscalité. Avec la libéralisation de la création d’entreprises, sans passer par l’immatriculation auprès d’organismes comme la CMA qui requérait un stage obligatoire à l’installation, beaucoup manquent en effet de connaissances pour gérer correctement une entreprise.