La Vie Economique : Quels vont être les axes de votre deuxième mandat à la tête de la cinémathèque ?
Agnès Jaoui : Nous allons continuer sur notre envie d’ouvrir cette institution aux jeunes publics tout d’abord mais aussi, et plus largement, aux Toulousains et aux personnes de toute la région. L’an passé, on avait organisé un week-end « Désirs d’Orient » avec trois cinéastes, Mehdi Ben Attia, Leyla Bouzid et Narjiss Nejjar, ainsi qu’une actrice, Hiam Abbass. C’était un rêve, la salle était pleine et j’ai vu beaucoup de jeunes, de gens issus de milieux différents. Les débats ont duré longtemps après les films. J’ai eu l’impression de faire œuvre utile car on vit dans un monde de castes qui ne se regardent plus, qui sont pleines d’a priori les unes envers les autres. Je me dis que rien ne vaut l’échange physique, intellectuel. Quand on voit ça, on se dit que tout n’est pas perdu.
LVE : Vous parlez de décloisonnement, c’est à la cinémathèque de faire l’effort d’aller vers des publics qui ne la connaissent pas ?
A. J. : Pas uniquement, cela fonctionne dans les deux sens. Les sorties scolaires qui amènent des jeunes à la cinémathèque, c’est important. On doit aussi se rendre vers eux, je le fais v…