Penser une fusée dont le corps est en même temps le carburant paraissait un défi fou. Une utopie sur laquelle des ingénieurs se sont cassé les dents il y a un siècle déjà. « À l’époque, il leur manquait la technologie », explique Marius Celette, le cofondateur d’Alpha Impulsion avec Martin Gros, Lisa Buxton et Vincenzo Mazzela. Le verrou qui empêchait la création d’une fusée autophage, ces quatre étudiants de l’ISAE Supaéro l’ont brisé. En 2022, après des études avec des chercheurs du Cnes et de l’Onera, ils déposent un brevet pour protéger leur invention. Et créent Alpha Impulsion en décembre de la même année.
Le polyéthylène au cœur du débat
En comparaison d’une fusée « classique », le lanceur d’Alpha Impulsion ne dispose pas de différents étages qui se séparent au fur et à mesure de l’envol vers l’espace. « Il s’agit d’une propulsion hybride. Le corps de la fusée est un solide qui va brûler avec de l’oxygène pendant l’ascension », détaille Marius Celette. Le solide en question est du polyéthylène, un matériau très résistant et qui a de bonnes performances de combustion. Chaque fusée embarque 10 tonnes de polyéthylène et 20 tonnes d’oxygène. Soit une réduction de poids de 40 % par rapport à une fusée ord…