Couverture du journal du 19/03/2025 Le nouveau magazine

Alpha Impulsion : la fusée de demain

Il n’y a pas que SpaceX qui réalise des prouesses avec ses lanceurs. À Toulouse, des étudiants de l’ISAE Supaéro ont monté Alpha Impulsion en 2022 pour créer une fusée autophage, c’est-à-dire qu’elle se consume dans l’espace comme une bougie. Le lancement du démonstrateur est prévu cette année.

Alpha Impulsion

Marius CELETTE, l'un des cofondateurs d'Alpha Impulsion © Adrien Nowak - La Vie Economique

Penser une fusée dont le corps est en même temps le carburant paraissait un défi fou. Une utopie sur laquelle des ingénieurs se sont cassé les dents il y a un siècle déjà. « À l’époque, il leur manquait la technologie », explique Marius Celette, le cofondateur d’Alpha Impulsion avec Martin Gros, Lisa Buxton et Vincenzo Mazzela. Le verrou qui empêchait la création d’une fusée autophage, ces quatre étudiants de l’ISAE Supaéro l’ont brisé. En 2022, après des études avec des chercheurs du Cnes et de l’Onera, ils déposent un brevet pour protéger leur invention. Et créent Alpha Impulsion en décembre de la même année.

Le polyéthylène au cœur du débat

En comparaison d’une fusée « classique », le lanceur d’Alpha Impulsion ne dispose pas de différents étages qui se séparent au fur et à mesure de l’envol vers l’espace. « Il s’agit d’une propulsion hybride. Le corps de la fusée est un solide qui va brûler avec de l’oxygène pendant l’ascension », détaille Marius Celette. Le solide en question est du polyéthylène, un matériau très résistant et qui a de bonnes performances de combustion. Chaque fusée embarque 10 tonnes de polyéthylène et 20 tonnes d’oxygène. Soit une réduction de poids de 40 % par rapport à une fusée ord…