Couverture du journal du 02/04/2025 Le nouveau magazine

Automobile : ça roule pour Opisto

L’entreprise toulousaine devenue leader français de la vente en ligne des pièces auto d’occasion poursuit son ascension. La société créée en 2010 lance une nouvelle application destinée aux casses automobiles et se déploie en Italie après s’être implantée en Espagne.

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Laurent Assis-Arantes et Johan Branca, cofondateurs d'Opisto © Opisto

C’est une success story que les acteurs principaux (les cofondateurs d’Opisto, Laurent Assis-Arantes et Johan Branca) n’auraient pas pu imaginer lorsqu’ils retapaient ensemble en 2008 une vieille 4L pour participer au 4L Trophy. « À ce moment-là, on avait un mal fou à trouver les pièces d’occasion qui nous manquaient pour notre 4L, car les casses automobiles n’étaient pour la plupart pas capables de nous répondre sur les références et les stocks dont elles disposaient… », se souvient Laurent. Alors étudiant à Supinfo Toulouse, ce dernier décide d’utiliser cette problématique pour imaginer – à la demande de ses professeurs – un projet d’entrepreneuriat… qui deviendra finalement réalité !

Logiciel de gestion et marketplace

Moins de vingt ans plus tard, Opisto est un acteur majeur du marché de la pièce automobile d’occasion qui propose des solutions logicielles aux centres agréés de véhicules hors d’usage (VHU) – autrement dit aux casses automobiles – afin qu’ils digitalisent et industrialisent leur activité, et des plateformes web sur lesquels ces derniers peuvent vendre leurs pièces détachées. Les marketplaces Opisto proposent plus de 7 millions de pièces disponibles en temps réel et ont généré 120 millions d’euros de vente en 2024, soit 30 % de plus qu’en 2023. L’entreprise, qui emploie une soixantaine de personnes, a doublé ses effectifs ces deux dernières années. Elle devrait boucler l’année 2024 avec un chiffre d’affaires de 9,5 millions euros et vise les 13 millions pour 2025.

Plus d’un tiers des centres français clients

Les rentrées financières d’Opisto reposent sur les abonnements des centres VHU aux logiciels de gestion Opisto, mais également, sur la commission que l’entreprise toulousaine perçoit sur chaque vente de pièce détachée réalisée via ses plateformes web.

Sur 1 700 centres VHU agréés que compte la France, un peu plus de 600 sont clients des solutions logicielles Opisto et 320 d’entre eux utilisent les marketplaces Opisto pour vendre leurs pièces détachées, « contre 180 il y a seulement 4 ans ». L’entreprise espère convaincre de nouveaux centres VHU de devenir client, « même s’il faut tenir compte du phénomène de concentration qui s’opère dans le secteur des casses auto », modère Laurent Assis-Arantes. Dans ce contexte, Opisto agit sur deux leviers de croissance potentiels : l’élargissement de son portefeuille de clients en s’exportant à l’international et l’augmentation du nombre de ventes réalisées via les marketplaces.

« En analysant la data obtenue via nos marketplaces, nous pouvons dire aux professionnels quelles sont les pièces détachées les plus recherchées »

Se déployer en Europe

Concernant l’international, Opisto s’est ouvert au marché espagnol en 2023. Plus de 60 centres sont déjà clients des solutions Opisto et 1,5 million de pièces détachées d’occasion provenant de parcs à ferraille espagnols sont déjà disponibles sur les marketplaces. Opisto espère générer 3,5 millions d’euros de vente sur ses plateformes uniquement avec les centres espagnols.

Après l’Espagne, Opisto vient de s’implanter en Italie. « Nous souhaitons nous déployer rapidement sur le territoire ». Car l’ambition d’Opisto est de « proposer une offre européenne pour tirer profit d’une offre plus globale », explique le dirigeant.

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Une appli pour mieux démonter

Et pour accroître les ventes sur ses marketplaces, Opisto veut inciter les centres agréés à proposer toujours plus de pièces détachées. Dans cette optique, l’entreprise vient de lancer une nouvelle application, développée par ses soins, destinée à accompagner les centres VHU dans le démontage des véhicules.

« En analysant la data obtenue via nos marketplaces, nous sommes capables de dire aux professionnels quelles sont les pièces détachées les plus recherchées, celles qui ne font plus recette et combien ils peuvent espérer vendre chacune d’entre elles. Ces informations incitent les centres à démonter des pièces qui étaient jusqu’à présent souvent laissées dans les véhicules. Je pense par exemple aux plages arrière ou encore aux pommeaux de levier de vitesse ».

L’essor de la pièce d’occasion

Un outil qui devrait permettre à Opisto de continuer à rouler sur le chemin du succès, dans un contexte favorable au réemploi. « Les pièces détachées d’occasion sont de plus en plus demandées par les particuliers qui doivent faire réparer leurs véhicules, tant pour des raisons financières qu’écologiques », constate Laurent Assis-Arantes qui note avec satisfaction que « désormais, les assureurs eux aussi jouent le jeu de la pièce détachée d’occasion ».