C’est un jeune homme qui mène une double vie. « La journée, je suis ingénieur projets chez Airbus et le soir, je suis entrepreneur. Je me consacre à Autoscript », résume Maxime Dubois d’Enghien. La discipline est le maître mot de ce Toulousain de 27 ans qui a lancé l’aventure Autoscript il y a désormais 9 mois. « À l’origine, je cherchais un outil pour retranscrire les comptes rendus de réunions. C’est une tâche chronophage que personne ne veut faire. »
Un besoin chez les créateurs de podcast
Le jeune ingénieur commence par poser des questions à Chat GPT, « comme si c’était un de mes développeurs », résume-t-il. La tâche s’annonce ardue, mais grâce à des codes disponibles gratuitement en Open Source et au moteur Whisper d’Open AI, il parvient à mettre au jour Autoscript. « Mon produit répond à un besoin chez les créateurs de podcast », explique le créateur de l’application.
La retranscription d’un épisode audio d’une heure se fait en quelques minutes seulement. « Publier le texte du podcast permet surtout aux créateurs de contenu d’être mieux référencés par les moteurs de recherche. » Le référencement est en effet le nerf de la guerre dans un domaine concurrentiel comme le podcast. Face à l’incapacité de mobiliser une communauté d’auditeurs, certains arrêtent l’aventure. « À peine 1 % des podcasteurs dépassent 20 épisodes », résume Maxime Dubois d’Enghien. Autoscript se veut donc un outil pour accroître l’audience des podcasts. « C’est le but de tout créateur : que son podcast soit écouté. À terme, les auteurs peuvent monétiser cette audience auprès de marques et générer de l’argent avec leur podcast. »
« On veut aller plus loin que la retranscription avec des contenus générés par l’IA »
Contenus additionnels
Actuellement, quelques auteurs de podcast sont des utilisateurs fréquents d’Autoscript. Leurs retours aident le jeune créateur à améliorer sa plateforme. Mais l’idée majeure derrière Autoscript est de retraiter le texte de la retranscription pure du podcast. « En soi, retranscrire c’est bien, mais on cherche à aller plus loin en générant des nouveaux contenus. » Une fois la retranscription terminée, le site propose en effet un article de blog tout prêt qui résume l’interview réalisée. « On peut encore améliorer la qualité de ce contenu généré par l’intelligence artificielle », nuance Maxime Dubois d’Enghien qui souligne le côté encore un peu robotique de ces articles générés. « Mais c’est une bonne base. L’IA repère les termes forts émotionnellement et les met en exergue. Cela permet au créateur de savoir quelle partie est la plus importante, celle qu’il doit mettre en valeur. » Autoscript génère aussi automatiquement des posts pour les réseaux sociaux comme LinkedIn et demain, il fabriquera aussi des contenus vidéos shorts pour Facebook et Instagram. « On analyse les messages qui fonctionnent bien sur ces plateformes et l’IA en tire un canevas qu’il remplit par lui-même. Le résultat est quasiment publiable sans retouche. »
« Publier le texte de son podcast permet d’augmenter son référencement et donc son audience »
Passage au payant
Depuis mars, Autoscript est devenu un service payant. « Je prends des cours à l’ESSEC et ils m’ont pressé pour arrêter la gratuité. Je leur répétais que je voulais encore m’améliorer avant cela. » Grâce à sa récente mise à jour, Autoscript est assez évolué pour que le modèle économique change. « Le succès du logiciel passera par sa qualité irréprochable ! » Côté tarif, le créateur propose trois formules : starter (6 euros par mois), premium (20 euros) et pro (50 euros). « Je voulais que ce ne soit pas prohibitif ». Chaque formule propose en plus des bonus sur la création de formats shorts d’analyse du podcast par l’IA. « Il faut que les créateurs de podcast s’y retrouvent aussi. » En revanche, pour les bêtatesteurs du logiciel comme les Frères Patacq – qui tiennent un cabinet de conseil à Toulouse – ou Ermanno di Miceli et son podcast « (Dans les) Vestiaires », la gratuité continue. « C’est une façon de les remercier et de les récompenser », estime l’ingénieur inventif.
Un podcast à lui
Pour se confronter au mieux aux difficultés des utilisateurs, le jeune homme a décidé de créer lui-même son podcast. « Je serai la preuve par l’exemple. Il faut se mettre dans la peau de l’utilisateur ! » Il s’agira d’un podcast… sur les podcasts. « L’univers est tellement incroyable ! L’audio est un média très puissant aujourd’hui ! » Une nouvelle aventure qui ne devrait pas arranger ses journées déjà très chargées.