Couverture du journal du 30/05/2025 Le nouveau magazine

Maison Casteigt : passion saumon

À Pau, Maison Casteigt, qui fournit en saumon fumé haut de gamme près de 200 clients du Sud-Ouest, clôt un bel exercice après deux années impactées par la conjoncture. Jean-Marc Casteigt, son dirigeant, se concentre aussi désormais sur le développement d'un nouveau produit insolite et prometteur : le cuir de saumon.

Jean-Marc CASTEIGT, PDG de Maison Casteigt

Jean-Marc CASTEIGT, PDG de Maison Casteigt © Louis Piquemil - La Vie Economique

La rue Montpensier n’est pas des plus commerçantes et pourtant, au 46 de cette artère du centre-ville palois, officie avec humilité un maître artisan béarnais des plus réputés, à la clientèle particulièrement fidèle. Derrière la façade discrète, Jean-Marc Casteigt produit du saumon fumé depuis plus de 30 ans, rejoint il y a quelques années par sa fille Marie-Sophie, son fils Pierre et son gendre Nicolas. En cette matinée de printemps, il s’excuse de nous recevoir seulement maintenant : « Je ne pouvais pas me rendre disponible durant les fêtes. De la mi-novembre au 31 décembre, je dors, je mange, je parle saumon ». Pour cause, durant cette période Maison Casteigt produit 12 tonnes de saumon fumé (soit jusqu’à 60 poissons travaillés par jour, contre 60 par semaine le reste de l’année) et réalise 80 % de son chiffre d’affaires. « Si on se loupe à Noël, on sait que l’année va être très compliquée », résume le saurisseur. À l’heure de clore son dernier exercice, « au 1er juillet parce qu’avant on doit récupérer avant de se lancer dans l’inventaire », le bilan est positif et efface en partie les deux années passées, économiquement complexes.

Une croissance entre 2 et 3 %

« Nous avons toujours connu une petite croissance, entre 2 et 3 %, qui nous convient », remarque Jean-Marc Casteigt, qui précise que le Covid a été loin de freiner l’activité et que, parallèlement, les cours du saumon se sont effondrés. « En revanche, nous avons pris une grosse claque en 2022. C’est la première année de ma carrière où nous n’avons pas perdu d’argent, mais où nous n’en avons pas gagné non plus. » Non seulement, le coût du carton a augmenté de 30 %, mais surtout, le saumon a connu des hausses de prix historiques, « jusqu’à +70 % » , conséquences notamment d’un fort déséquilibre mondial entre offre et demande et d’une diminution de la biomasse causée par les aléas climatiques. Une situation jamais vue par le saurisseur, « quasi ingérable », à laquelle se sont ajoutées des difficultés d’approvisionnement. À l’heure actuelle, le marché semble s’être stabilisé et les comptes de Maison Casteigt sont revenus à l’équilibre. Fort heureusement, aux yeux de son dirigeant : « Une entreprise qui ne gagne pas d’argent n’investit plus. Et nous, on investit tout le temps ».

De charcutier-traiteur à saurisseur

« J’ai des crédits sur le dos depuis mes 18 a…