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Cafés Di-Costanzo : des cafés aux arômes responsables

Seize ans après avoir repris l’entreprise, Emilie et Etienne Gavanier ont fait des Cafés Di-Costanzo une référence du café haut-de-gamme dans le Sud-Ouest. Fidèle à ses valeurs, le couple innove pour réduire l’impact carbone du transport de café.

Cafés Di-Costanzo

La boutique Cafés Di-Costanzo à L'Isle-Jourdain. © Lilian Cazabet

Caturra, Bourbon, Geisha, Catimor… Brésil, Equateur, Ethiopie, Vietnam… C’est avec soin qu’Emilie et Etienne Gavanier sélectionnent les variétés et les origines des cafés qu’ils torréfient dans leur brulerie de l’Isle-Jourdain (32). Le couple de quarantenaires dirige depuis 2007 les Cafés Di-Costanzo créés dans les années 1970. Dans la tasse, leurs cafés présentent une couleur moins noire que les traditionnels cafés de marques italiennes. « Ce sont des cafés qui n’ont pas besoin d’être fortement torréfiés. On dit qu’ils ont une couleur robe de moine. Ils ont un goût moins fumé et cendré que les cafés classiques », explique Emilie Gavanier.

Positionnement premium de niche

Emilie Gavanier, Etienne Gavanier, Cafés Di-Costanzo

Emilie et Etienne Gavanier © Lilian Cazabet

Car les Cafés Di-Costanzo ont choisi un positionnement premium de niche. « Nous sélectionnons uniquement des cafés de spécialité », autrement dit, des cafés qui ont obtenu une note supérieure à 80 / 100 sur la grille officielle internationale de notification des cafés, appelée SCA. « Il y a moins de 6 000 personnes certifiées dans le monde pour évaluer les cafés, quelques dizaines à peine en France. Emilie en fait partie », glisse fièrement Etienne Gavanier.

CHR, e-commerce, boutiques et GMS

Le positionnement fait mouche. « Lorsque nous avons repris l’entreprise à M. et Mme Di-Costanzo, elle fournissait une centaine d’hôtels, cafés et restaurants autour de Toulouse, se souvient Emilie Gavanier. Aujourd’hui, nous comptons environ 1 000 clients en CHR dans le grand Sud-Ouest, entre Toulouse et Bordeaux ». Si ce marché représente aujourd’hui 60 % du chiffre d’affaires global de 3,7 millions d’euros, le couple d’entrepreneurs a fait le choix de diversifier les débouchés. « 25 % de notre chiffre d’affaires provient du e-commerce et des ventes réalisées dans nos deux boutiques : une accolée à la brulerie, l’autre dans le centre-ville de Toulouse ».

Dernier client en date : le CSE d’Airbus

Deux nouveaux magasins devraient ouvrir dans les prochains mois, « toujours dans le Sud-Ouest de la France ». Les Cafés Di-Costanzo sont également référencés dans quelques grandes surfaces et épiceries fines situées dans un rayon de 200 km autour de Toulouse. Un levier de croissance activé par la société pendant la crise Covid. « Il faut se souvenir que les cafés et restaurants sont restés fermés un an au total », rappelle Etienne Gavanier. « Nous avons dû chercher d’autres sources de revenu ». Les Cafés Di-Costanzo fournissent aussi des entreprises ; la plupart dans la région toulousaine. Dernier client en date : le CSE d’Airbus à Toulouse.

La société a expérimenté l’acheminement de café depuis la Colombie jusqu’à Bordeaux par voilier

Livraison en voiliers cargos

Au-delà de proposer du café de qualité, Emilie et Etienne Gavanier, ingénieurs agricoles de formation, souhaitent également défendre des pratiques responsables. « Le café de spécialité étant plus cher, on contribue à la rémunération juste des producteurs », explique la dirigeante. Les Cafés Di-Costanzo essaient également de réduire autant que possible leur empreinte carbone en innovant sur le transport des grains. En 2022, la société a expérimenté l’acheminement de café depuis la Colombie jusqu’au port de Bordeaux par voilier. « Il s’agissait d’un test avec la société de transport à la voile Towt. Nous avions fait livrer 22 tonnes. Nous attendons désormais que Towt finalise ses deux voiliers cargos qui permettront de transporter plus de volume et optimiser ainsi les coûts. Cela restera toutefois plus cher qu’en porte-conteneurs : environ 80 cts de plus au kilo », indique Etienne Gavanier.

Acheminement fluvial

Autre expérimentation : l’acheminement en septembre dernier de 20 tonnes de café en péniche sur le canal du Midi. Issus de plantations brésiliennes et vietnamiennes, les grains de robusta et d’arabica avaient été importés via le port de Fos-sur-Mer, avant de naviguer d’Arles au port de Lalande, situé au nord de Toulouse. « Il a fallu un an pour mettre en place cette expérimentation avec un armateur fluvial qui nous l’avait proposé. Elle nous a permis d’identifier les freins, notamment le manque d’infrastructures au niveau du port de Lalande. Nous sommes convaincus que cette solution est intéressante, à condition que la péniche transporte d’autres produits à haute valeur ajoutée pour diminuer les coûts », commente Etienne Gavanier.

Un nouveau site pour 2025

Les infatigables entrepreneurs regardent désormais vers un autre projet : leur déménagement en 2025 à quelques dizaines de mètres à peine de leur siège. L’entreprise fait construire son nouveau site : un bâtiment de 1200 m2 de surface au sol, soit 450 m2 de plus qu’auparavant, qui accueillera un espace de stockage supérieur (500 palettes contre 300), une zone plus grande pour la torréfaction et les lignes de conditionnement (200 m2 contre 150 m2), des bureaux et une boutique de 80 m2. Investissement total : 2,5 millions d’euros. La livraison est prévue pour septembre 2025.

 

Cafés Di-Costanzo en chiffres

Chiffre d’affaires 2022 : 3,2 M€

Chiffre d’affaires 2023 : 3,7 M€

Effectif : une vingtaine de salariés

150 tonnes de café importées par an