« Las Vegas, c’est impressionnant ! Il y a du monde partout, ça foisonne d’idées et d’enthousiasme ! » Jean-Christophe Cau, le cofondateur d’Iki a encore des étoiles dans les yeux. Pour sa première fois au CES (Consumer Electronics Show) début janvier, le Toulousain a été servi. « On cherchait avant tout de la visibilité pour montrer notre produit et expliquer qu’il faut utiliser les analyses urinaires pour le suivi de la nutrition. »
Uriki, l’analyse urinaire à domicile
C’est en effet l’objectif poursuivi par la solution Uriki, un petit objet pas plus grand qu’une clé USB et qui mesure 10 marqueurs dans les urines (pH, calcium, urée, sodium …) « Pour des personnes qui souffrent de maladies rénales chroniques, ce suivi quotidien va permettre de gérer son alimentation et de l’optimiser. » Jean-Christophe Cau parle d’expérience. Il a souffert de coliques néphrétiques qui l’ont mené deux fois aux urgences il y a une dizaine d’années. « Réaliser des analyses urinaires chez soi, avec l’interprétation d’un professionnel de santé, cela permet de mieux connaître sa pathologie. C’est aussi un outil d’éducation thérapeutique. »
Actuellement déployé dans 12 centres néphrologiques en France, Uriki a commencé à être commercialisé (90€ par mois pour le lecteur, les cartouches et l’application mobile). « On aimerait que la sécurité sociale rembourse cette solution au moins partiellement. » Iki s’est donné 3 ans pour réaliser cet objectif et envisage une levée de fonds de 2 millions d’euros en 2025.
UpFiner vise les commerces physiques
Pour la start-up UpFiner basée à Toulouse, l’objectif au CES était de trouver des distributeurs pour son coffre-fort portatif. Mission réussie avec des contacts en France, en Afrique subsaharienne et en Amérique du Nord, avec une enseigne qui totalise près de 1 000 magasins. « Cela peut paraitre paradoxal d’aller au bout du monde pour solliciter des distributeurs qui sont pour certains à Paris alors qu’on est à Toulouse, mais au CES ils prennent le temps de découvrir et tester les innovations. En temps normal, ils sont inaccessibles pour nous » résume Brice Cavelier, le cofondateur d’UpFiner.
Aujourd’hui présent dans 70 points de vente en France, le coffre-fort est donc amené à se populariser. « C’est plus facile pour vendre l’objet de le voir, de le tester, d’entendre l’alarme … en ligne c’est impossible. » Le CES était aussi l’occasion pour UpFiner d’arborer sa certification Apple et son accès au réseau Find My. « Désormais, à chaque fois que notre coffre-fort croisera un iPhone, le téléphone fera remonter la position aux serveurs d’Apple. C’est comme ça qu’on fait de la géolocalisation. » Une méthode inventive jusqu’ici réservée aux produits Apple, notamment les Air Tags, et ouverte depuis peu aux entreprises tierces. UpFiner est d’ailleurs le premier français à obtenir le sésame tant convoité. « Cette certification va donner confiance aux distributeurs » veut croire Brice Cavelier qui comptabilise 5 000 ventes du coffre-fort en 8 mois et vise une levée de fonds de 600 000€ dans les prochains mois.
On a réalisé plus de 400 interviews à Las Vegas en quelques jours
Skyted, le chouchou du CES
Dernier Toulousain à avoir marqué le CES de son empreinte, c’est la start-up Skyted, fondée par Stéphane Hersen, un ancien d’Airbus. Son produit est un masque à mettre lorsque vous téléphonez et qui va rendre votre voix inaudible pour votre voisin. « Déjà, cela permet de la discrétion » souligne le fondateur. « Mais surtout, cela garantit la confidentialité de la conversation. » Le produit a fait un carton à Las Vegas où l’entreprise a lancé sa campagne Kickstarter. « Ça a bien démarré avec plus de 100 000€ en quelques jours. On vise le demi-million de dollars soit environ 3 000 préventes » calcule Stéphane Hersen.
Skyted poursuivait plusieurs objectifs au CES et notamment la rencontre de grands groupes comme Meta (Facebook) ou Google qui peuvent être intéressés par le masque de confidentialité. Le marché asiatique est également fortement visé. « Aux Etats-Unis, le masque renvoie souvent au Covid alors qu’en Asie, il est déjà dans les mœurs. »
Même s’il a constaté une baisse de fréquentation par rapport au CES de 2023, Stéphane Hersen se satisfait du travail effectué à Las Vegas. « On a fait plus de 400 interviews là-bas ! » souffle le fondateur. Une visibilité qui va aussi attirer de nouveaux investisseurs dont l’appui sera crucial pour une prochaine levée de fonds entre 3 et 5 millions d’euros dans les prochains mois.