Sourire aux lèvres et bras musclés levés en l’air. La bouille de Léon Marchand s’affiche partout dans les couloirs des Dauphins du TOEC. Les Unes de L’Équipe se collectionnent. « On attend encore celles des Jeux, notamment celle où il éteint la flamme en costume. Quelle classe ! » Michel Coloma, le directeur général du TOEC ne peut réprimer sa fierté. Lui qui a vu débarquer le jeune Léon à l’âge de 6 ans sur l’Île du Ramier, dans le sillage de ses parents, tous deux nageurs professionnels.
Son bassin des JO est espéré
Une décennie et demie plus tard, le jeune blondinet a bien grandi et est devenu une icône mondiale en l’espace de quelques jours. Quatre médailles d’or, cinq breloques au total en ajoutant celle en bronze du relais. Du jamais vu pour un Tricolore aux JO. « On savait qu’il l’avait en lui », note Michel Coloma qui se souvient, ému, que tous les autres sports se sont arrêtés à Paris pour la finale du 200 mètres papillon du Toulousain. Un moment de sport passé à la postérité qui pousse les TOEC à vouloir conserver le bassin des exploits de Léon Marchand.
Les piscines des Jeux vont en effet être démontées une fois les Jeux Paralympiques terminés (8 septembre). Toulouse ne devrait pas récupérer le bassin des records de son protégé – il sera installé à Sevran (93) – mais l’un des bassins de 50 mètres d’entraînement. « On a fait une demande au président de la République en ce sens. Léon a même cosigné la lettre », explique Michel Coloma
Sur le toit de la future Cité de la Natation
Récupérer ce bassin, construit par la société italienne Myrtha Pools, répond aussi à une logique d’économie. « Neuf, il coûte entre 4 et 5 millions d’euros. Là il sera d’occasion. » Une fois résolu le problème du stockage de ce bassin (à Toulouse ou en Italie), il prendra place sur le toit de la future Cité de la Natation. Elle sera construite sur l’île du Ramier, en lieu et place de l’ancien Hall 7 du Parc des Expositions. Un projet d’envergure qui répond à deux logiques : donner des installations dignes de ce nom aux Dauphins du TOEC qui sont à l’étroit dans l’ancien complexe Castex, et offrir des piscines supplémentaires aux Toulousains qui en manquent. C’est pour cela que la municipalité a lancé en 2017 un « plan piscine » afin d’agrandir l’offre dans la ville rose.
+30 % d’inscriptions cet été
Aujourd’hui, les Dauphins du TOEC comptent quatre bassins sur quatre sites différents. « Et depuis la fermeture du petit bassin de la piscine Nakache, on perd 100 000 euros par an. Sur un budget de 1,6 million ce n’est pas négligeable », souligne Michel Coloma. D’autant plus que les exploits de Léon Marchand ont boosté les inscriptions. « On est à +30 % cet été. On devrait revenir à 1 900 adhérents, soit notre niveau d’avant Covid. Mais on ne peut pas aller au-dessus. » Avec la future Cité de la Natation, les Dauphins visent 2 500 nageurs, peut-être plus. « Mais surtout, on aura tous nos bassins au même endroit, ainsi que tous les services administratifs qui sont aujourd’hui éparpillés. »
Le permis de construire de la Cité de la Natation doit être déposé d’ici la fin d’année. Un dépôt qui connaît un certain retard. « La préfecture nous demande de relever le niveau de la cuve du premier bassin de 2 mètres afin de nous conformer aux normes en cas d’inondation » explique Michel Coloma. Les plans ont dû être revus comme nous l’a confirmé l’agence d’architecture Viguier en charge du projet, même si les discussions persistent avec la mairie.
Projet à 30 millions d’euros
Au total, le projet est chiffré à 30 millions d’euros. En plus des bassins, la future Cité sur cinq étages abritera un espace sport et santé porté par un groupe privé, ainsi qu’un espace restauration. « Les financements publics interviennent pour près de la moitié », détaille le directeur général des Dauphins, qui investiront l’autre moitié grâce à leurs fonds propres et de l’emprunt, ainsi que le concours d’une fondation privée. Les travaux devraient débuter début 2025 pour une livraison premier semestre 2027.
Le TOEC va également assumer les frais de fonctionnement de cette future Cité. « Sauf le 2e étage car le groupe privé de santé et le restaurant seront propriétaires », amende Michel Coloma qui rappelle que le projet se veut très économe en énergie. « Nous sommes quasiment neutres puisqu’on se chauffe avec le réseau de chaleur urbaine et que le traitement de l’eau est en circuit fermé. » Dernier point à régler, le devenir du temple actuel des Dauphins : la piscine Castex. Elle devrait normalement redevenir une piscine municipale après une grosse phase de travaux de rénovation.