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Tourisme – Incontournable Semitour

La Semitour est la seule société d’économie mixte (SEM) de Dordogne dans le domaine du tourisme et première entreprise du secteur dans le département.

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La Semitour réalise 11 millions d’euros de chiffre d’affaires pour un résultat net de 2 à 5 %, avec 90 salariés (210 en saison). Le Département en est actionnaire majoritaire, à 52 %, le Crédit Agricole Charente-Périgord à 18 %, la Caisse des Dépôts à 17 %. « Le principal avantage de ce statut, c’est le temps de réaction : si elle a une vraie reconnaissance économique, une société d’économie mixte (SEM) a toute légitimité pour intervenir sur le territoire », assure André Barbé. Le directeur général André Barbé ne s’interdit pas de poursuivre le développement par croissance externe. « Je suis allé voir dans les départements voisins, rien en vue pour le moment. Mais pourquoi pas une création pure ? Je vais visiter à Belvès un projet qui devrait sortir d’ici 2 ans pour évaluer s’il y a un potentiel pour nous ou si de l’ingénierie suffira. »

Partenariat avec la Collection Pinault

Les sites gérés par la Semitour* ne sont pas tous sur des créneaux faciles : « Cadouin ; Bourdeilles qui fait la moitié des visiteurs de Biron, pour lequel nous espérons passer de 60 000 à 100 000 visiteurs en structurant encore l’accueil… Un partenariat avec la Collection Pinault (4 500 mécènes) est en cours pour l’exposition Raysse ». Pour ces sites, les délégations de service public arrivent à échéance en fin d’année. Pour Lascaux IV, ce sera en 2030. Les autres contrats sont sur 7 ans. « Sauf Lascaux II, 70 000 visiteurs, dont nous sommes propriétaires. Pour tous, nous devons conserver la qualité des prestations, éviter d’ouvrir pour la seule consommation. » Lascaux IV est revenu post-Covid sur une fréquentation stable, plus ou moins 3 %. « Nous sommes allés chercher le public du soir et celui du matin, celui de demain avec les visites contées. Nous avons innové avec des dîners préhisto-compatibles étoilés. »

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Vente en ligne pour gérer les flux

Pas de surtourisme pour un emblème mondial comme Lascaux IV. « Quand c’est complet, on le dit : les visiteurs programment leur venue avec la vente en ligne, à 95 %. Nous travaillons avec un fournisseur espagnol, celui de la Sagrada familia et de Guggenheim, sites à 100 % en ligne. Cette possibilité de réserver offre un confort d’organisation. On peut monter à 4 500 entrées sur une journée, c’est fluide. Il est impensable de véhiculer notre image à l’international avec Lascaux III et de ne pas répondre ici avec un accueil correct ».

« Je préfère former des ambassadeurs que consommer des visiteurs. »

Le tourisme… en professionnel

Après une carrière débutée dans la grande distribution et poursuivie à une direction régionale du groupe Pierre&Vacances, André Barbé arrive en Dordogne par le parc du Bournat, au Bugue, après la crise immobilière des années 90, et tient la barre de ce site touristique créé par un capitaine d’industrie (électronique), Paul Jean Souriau. En 2008, il part diriger le gouffre le plus important de France, Padirac. Le Périgord lui manque. Arrivé à la direction générale de la Semitour en 2011, il dirige cette organisation à sites multiples, ouverts quasi à l’année, avec une politique de communication à l’international. Il est mandataire social aux trois titres de la Semitour, de Lascaux III et des Ateliers. Président de l’Association régionale des grands acteurs du tourisme (Argat), qui compte notamment le Futuroscope, et membre du bureau du comité régional de tourisme Nouvelle-Aquitaine, il travaille avec ces boussoles stratégiques et réunit les acteurs locaux dans l’association Les Grandes Sites du Périgord. À titre bénévole, il a créé le fonds de dotation Lascaux Patrimoine de l’Humanité auquel adhèrent une quinzaine d’entreprises : depuis 3 ans, 3 000 adultes et enfants éloignés pour des raisons financières, sociales, de santé ont ainsi accédé à la culture. Celui qui ne se lasse pas des hauts lieux touristiques pour mettre à l’épreuve ses projets n’est bien sûr pas un visiteur comme les autres. Seul moyen pour lui de débrancher : rouler à vélo sur les routes du Périgord, en septembre, pour s’imprégner des paysages et ne penser à rien d’autre.

Bien accueillir les saisonniers

Ici comme ailleurs, des propriétaires qui louaient au mois ont ramené leur offre à la semaine. Les hébergements manquent pour les saisonniers, alternants et stagiaires. La Semitour a trouvé sa solution l’été dernier. « Nous avons investi 400 000 euros pour l’achat et 600 000 pour l’aménagement progressif d’un village de gîtes dans la vallée de la Vézère. 9 lits sont actuellement occupés par des saisonniers qui viennent de loin et ne seraient pas là sans ce logement. »