Lorsque le préfet avait réuni les forces vives du département pour présenter le plan de relance national, le 15 octobre 2020, personne n’imaginait un reconfinement car la Dordogne ne souffrait pas de gros foyer épidémique et il était plutôt question d’une dynamique de reprise. Aujourd’hui, les services de l’État doivent accompagner les entreprises susceptibles de bénéficier de ce plan de relance tout en faisant face aux modalités du deuxième confinement, même si celui-ci ne paralyse pas totalement la vie quotidienne et si on a tiré les enseignements du précédent. Les mesures de chômage partiel, de report de charges, de fonds de solidarité sont mieux connues, les outils existent et sont réactivés en concertation, sur des processus identifiés, et cela concerne cette fois moins d’activités. « Les acteurs économiques sont déjà dans leurs protocoles sanitaires et savent mieux aménager le télétravail. On recense quelques cas en entreprise, n’entraînant pas d’arrêt d’activité. Il faut rester vigilant, y compris sur les temps de pause. »
Contrairement au premier confinement, les services publics fonctionnent : établissements scolaires et petite enfance, social, emploi, administrations… « L’activité continue en préfecture en limitant les interactions entre agents, nous exerçons nos missions. » Frédéric Perissat a poursuivi sa série de rencontres décentralisées auprès des élus et décideurs, « avec toutes les précautions nécessaires », le 29 octobre en Vézère Vallée de L’Homme, le 2 novembre en Dronne-et-Belle… « Les conseils municipaux et communautaires doivent se tenir, les budgets se préparent, les assemblées délibérantes des collectivités programment des investissements et des aménagements du territoire. L’avenir d’entreprises en dépend. »
DES CAS PARTICULIERS À VALIDER
Le préfet a rencontré le 30 octobre les représentants des chambres consulaires et de l’Union des métiers et des Industries de l’Hôtellerie pour affiner certains points du décret pris la veille et pointer des points soumis à interprétation. Ainsi, les fleuristes ont pu travailler jusqu’à la Toussaint ; les auto-écoles, si elles peuvent accompagner les candidats à l’examen, ne peuvent plus assurer les cours. Une première lecture avait laissé penser que les coiffeurs à domicile pourraient travailler mais une fédération professionnelle n’était pas d’accord, et au final ils resteront chez eux… Dans ce cas, la question remonte au niveau national, comme arrivent d’autres cas concrets identifiés dans d’autres départements, pour un examen en comité interministériel de crise, chargé du suivi et de la réponse à apporter sur le terrain.
Beaucoup d’établissements recevant du public ont fermé leurs portes mais l’agilité et l’organisation mises progressivement en œuvre ce printemps ont été plus rapidement mobilisées cette fois, avec des systèmes de commandes et livraisons, et la possibilité pour les clients de récupérer les colis préparés dans le cadre des dérogations de déplacements.
Nous avons retenu les leçons et encourageons ces possibilités afin de limiter les répercussions financières pour ceux qui sont soumis à une fermeture administrative. Des activités importantes peuvent s’organiser ainsi en évitant la concentration du public. Frédéric Périssat, préfet de la Dordogne
De plus, contrairement au décret du 23 mars, celui du 29 octobre autorise la tenue des marchés alimentaires dès lors que chacun respecte la règle des 4 m2. Les artisans et entrepreneurs peuvent intervenir sur des chantiers au domicile des particuliers, si le client est bien sûr d’accord.
Pour finir, le préfet rappelle qu’il appartient à chacun de se montrer responsable pour concourir à freiner la propagation du virus, afin qu’un allègement des contraintes se profile le plus tôt possible.