Avec une croissance du chiffre d’affaires de 12 % l’an passé (après 14 % en 2022), l’aéronautique reste le mastodonte qui porte l’activité en Occitanie. « La production n’est pas encore revenue au niveau de 2019 », rappelle Christine Bardinet, directrice de la Banque de France en Occitanie. « Mais il y a un carnet de commandes plein pour les 10 années à venir. Aucune autre industrie ne connaît ça. » Avec 800 livraisons d’avions espérées en 2024, Airbus devrait retrouver son niveau d’avant Covid en volume et table même sur 1 000 appareils en 2025. « L’orientation de la filière vers la décarbonation promet également un bel avenir. »
L’inflation va reculer
À l’instar de l’industrie, les services marchands ont réalisé une belle année 2023 (+4,5 % de chiffre d’affaires) et tablent sur une année 2024 dans la même veine (+4,2 %). L’hébergement et l’ingénierie tirent particulièrement leur épingle du jeu. Ces secteurs vont également bénéficier de la baisse de l’inflation attendue pour cette année. Après 2 ans en forte hausse à près de 6 %, elle devrait atteindre 2,5 % en 2024 et 1,8 % en 2025. « La consommation va tirer la croissance », résume Christine Bardinet qui rappelle que la Banque de France table sur une croissance du PIB de 0,9 % dans l’Hexagone cette année.
Deux points de vigilance
Si l’activité occitane a su faire preuve de résilience en 2023, plusieurs points doivent attirer l’attention. « Le taux de chômage pourrait légèrement repartir à la hausse », prévient la Banque de France. Un point à nuancer en Occitanie, notamment dans l’aéronautique où on continue de chercher des bras dans tous les domaines.
L’autre point noir concerne le BTP. Si le secteur a su passer l’année 2023 sans trembler (+3,1 % de chiffre d’affaires), c’est surtout grâce à son carnet de commandes passé. « Les prévisions 2024 dans le gros œuvre sont en recul de plus de 2 % », souligne la Banque de France. Au global, le BTP s’attend à une année 2024 en léger recul (-0,1 %) et des investissements en baisse. Le secteur espère un assouplissement des taux immobiliers pour voir les affaires repartir. « On constate une stagnation voire un début de baisse dans certains réseaux bancaires », selon Christine Bardinet. Pour autant, la baisse n’est pas attendue avant la fin du printemps. « Mais la souplesse des taux et de l’admissibilité des dossiers laisse penser que l’immobilier va bouger », espère la directrice de la Banque de France régionale.