Couverture du journal du 03/09/2024 Le nouveau magazine

Cooliving devient Inati

En adoptant un nouveau nom, Cooliving, désormais Inati, marque son entrée dans une nouvelle ère. La société paloise spécialisée dans la création d’habitats partagés, filiale du groupe Essor, s’apprête à concrétiser plusieurs projets à Pau, Lyon ou encore Nice.

Cooliving

Mehdi TOULLEC, fondateur d'Inati. © Cyril Garrabos - La Vie Economique

Au départ, il y avait Cooliving, contraction de « cool » et de « coliving ». Fondée en 2018 par Mehdi Toullec, l’entreprise se positionnait alors comme précurseur sur ce nouveau marché de l’habitat partagé. Ce concept de colocation au sein de résidences urbaines tout équipées, à destination des étudiants et jeunes actifs souhaitant « expérimenter une nouvelle manière de vivre basée sur la communauté et les services », séduit tout de suite le groupe béarnais Essor, spécialisé en immobilier d’entreprise, qui s’associe au projet et participe à la réhabilitation d’un premier immeuble rue d’Étigny, à Pau. Celui-ci a ensuite ouvert la voie à trois autres lieux du même type, situés dans le centre-ville palois. Six ans plus tard, Mehdi Toullec veut voir plus loin et même différemment. Depuis le canapé bleu qui trône dans le vaste salon de « La Serge », la colocation historique de Cooliving, ce dernier dévoile le nouveau nom de sa société, officialisé il y a quelques jours : Inati.

Cooliving

Mehdi TOULLEC, fondateur d’Inati. © Cyril Garrabos – La Vie Economique

RENOUVELER SON IMAGE

Pour le dirigeant, abandonner l’identité Cooliving est d’abord une manière de renouveler son image. Aujourd’hui, le concept de coliving n’est pas assez nuancé et souvent trop connoté aux yeux du trentenaire : « Nous ne sommes pas un opérateur de coliving qui, comme certains concurrents, fait de l’hôtellerie ou de la densification avec des loyers complètement indécents. Nous, nous proposons de l’habitat partagé abordable pour jeunes actifs, saisonniers et étudiants, d’où la nécessité d’abandonner ce nom qui nous raccroche à un concept pourtant génial, mais que quelques-uns ont rendu moins sympa ». Par ailleurs, en actant cet important changement, la société paloise veut marquer un tournant dans son histoire et asseoir sa nouvelle stratégie, que résume Mehdi Toullec : « Nous venons aujourd’hui nous positionner au cœur des problématiques d’un territoire pour essayer de coconstruire des opérations avec les acteurs locaux, sans chercher à standardiser ce que nous faisons ailleurs. » En tant qu’exploitant, Inati cherche en effet à fédérer autour de lui des promoteurs, investisseurs et collectivités locales pour répondre à des besoins identifiés en termes de logements, nécessairement différents selon les lieux d’implantation.

Cooliving

© Cyril Garrabos – La Vie Economique

UNE OFFRE POUR LES CADRES

Ainsi, à l’automne, trois maisons ouvriront à Lyon. Un immeuble de 130 clés verra le jour fin 2026 à Nice, près de Sophia-Antipolis, et d’autres projets sont en cours au Havre et à Vannes, notamment… D’ici la fin de la décennie, Inati a pour ambition de loger 6 000 personnes partout en France, contre une centaine actuellement. En outre, Inati souhaite également diversifier son offre en proposant un concept « plus qualitatif » à destination « d’une clientèle plus aisée et un peu plus âgée ». « Les cadres, les expats ou les enseignants-chercheurs, par exemple, sont en recherche d’habitats clés en main et de prestations diverses. Nous allons leur proposer des formats de cohabitation plus petits, avec 3 à 4 chambres seulement, toutes équipées de toilettes et salle de bains privatives, avec un loyer moindre que le prix d’une chambre à l’hôtel », précise Mehdi Toullec. Le premier habitat partagé de ce type devrait ainsi ouvrir ses portes en 2026, sur Pau, dans un immeuble dont l’adresse est pour l’heure tenue secrète. Par ailleurs, dès le mois d’octobre, une cinquième colocation prendra ses quartiers, toujours à Pau, rue Émile-Guichené. Si Inati s’exporte hors des frontières béarnaises, elle n’en reste pas moins attachée à développer ses implantations dans la cité royale, là où tout a commencé.

« D’ici la fin de la décennie, Inati a pour ambition de loger 6 000 personnes »

UN SYSTÈME DE COOPTATION

Le coliving, développé en France à partir de 2017, s’organise généralement autour d’espaces communs ouverts à tous et d’espaces individuels. À sa création, Cooliving a ainsi été conçu pour favoriser au maximum les échanges entre les colocataires, en mettant à leur disposition des lieux propices au partage et au rassemblement : grande cuisine, salon équipé de baby-foot, espace de coworking ou encore salle de cinéma sont autant de prestations incluses dans le loyer. Le vivre ensemble et l’esprit communautaire sont, de fait, au cœur de l’expérience : ainsi, la sélection des candidats se fait par cooptation. Après validation du dossier administratif du candidat par les équipes de Cooliving (désormais Inati) ce sont en effet les colocataires qui se choisissent entre eux.