La CPME Dordogne, la French Tech Périgord Valley, la Maison de l’Emploi du Grand Périgueux, le Syndicat Mixte Périgord Numérique, le Département et l’association d’insertion Trajectoires s’associent à des intervenants de la sphère numérique pour lancer l’opération « Le digital, on en parle ? ». Objectif : soutenir et accélérer la digitalisation des opérateurs économiques à travers un cycle de rencontres en croisant les réseaux, en offrant témoignages d’entreprises et conseils d’experts, opportunités et aides pour y parvenir. Avec des moyens techniques limités, il est possible d’obtenir une portée maximum. Plusieurs niveaux de services sont possibles, par exemple une prestation déléguée pour 100 euros par mois.
Les organisateurs ont choisi de partir des fondamentaux. Avec, pour commencer, une définition : l’utilisation des technologies digitales à disposition pour améliorer les performances de l’activité. Un accompagnement de cette transformation fait gagner du temps. Ces rencontres ont vocation à partager des témoignages et à faire connaître les outils déjà accessibles localement pour assurer une présence en ligne. Des solutions existent, parcours de formation (avec les Opco), recrutement ou délégation à des métiers du numérique. Cette première phase de quatre réunions propose un décryptage du digital aux TPE, start-ups, artisans, commerçants et indépendants, nourri d’échanges et de retours d’expériences.
L’essentiel est de rassembler pour créer une communauté qui suit et qui relaie
Digitalisation, mode d’emploi
La rencontre inaugurale s’est déroulée près de Périgueux. Question : comment les réseaux sociaux peuvent-ils m’aider à développer mon activité ? Florence Mersseman, community manager pour la société de conseil et réalisation numérique IRCF, maîtrise les spécificités de chacun d’eux et les principes de communication pour déployer une identité numérique, référencer et rédiger des contenus. Son travail tient en quatre mots clés : l’écoute, les besoins, la cible, la stratégie. « Le portrait type de la clientèle détermine le comportement sur le web et les interactions possibles avec les internautes. » À ceux qui veulent gérer leur page en autonomie, elle assure que
« l’essentiel est de rassembler pour créer une communauté qui suit et qui relaie ». La courtevie d’un post surles réseaux permet de diriger l’attention vers un site internet ou une boutique. Chaque intervention doit apporter une valeur ajoutée, une information, même basique comme un jour d’ouverture. S’il faut surtout éviter les coquilles vides, il est inutile d’investir pour autant tous les réseaux, sous peine de s’épuiser. « Il faut aller où on nous attend », et surtout prendre plaisir à partager sa passion, privilégier la qualité et la sincérité, tout en distinguant bien son profil perso de sa page pro. Samuel Coste, chargé de mission numérique à la CCI Dordogne, souligne que les outils de gestion de la relation client (CRM) bénéficient de financements régionaux et de diagnostics CCI, et qu’un chèque forfaitaire France Num de 500 euros est accessible aux entreprises de moins de 11 salariés dans le cadre du plan France relance.
« Un vrai métier »
Nathalie Joseph, directrice de la chocolaterie Joseph a expliqué comment Facebook avait profondément dopé sa démarche commerciale quand elle a confié cet usage à des professionnels. « Il y a un avant et un après. J’ai créé une page il y a sept ans, je l’animais seule, quand je pouvais. J’ai senti que je n’arrivais plus à suivre et que je devais confier ce potentiel à des spécialistes. » C’est Aline, de la société Vox, qui pilote pour elle les réseaux sociaux, l’autre support étant Instagram, idéal pour les visuels gourmands. Elle gère le flux de post, selon un planning et des sujets décidés ensemble sur un mois.
« Je lui fais confiance, c’est un vrai métier. » Les belles photos de chocolats et de desserts réalisées par un professionnel et la prestation de community manager ont un coût, « mais l’impact sur les ventes vaut vraiment la peine d’investir ». Le métier a la chance d’enchaîner les fêtes. Exemple : la vente du brin de muguet, spécialité sucrée du 1er mai, a triplé comparé à l’an passé. C’est l’effet réseaux sociaux. Le fameux « vu à la télé » a fait long feu, ses clients lui disent maintenant qu’ils ont vu tel membre de son équipe ou tel chocolat sur la page Facebook… et qu’ils ont craqué. La boutique en ligne vient au secours de ceux qui ne peuvent fréquenter celle de Périgueux ou l’atelier de Boulazac. La stratégie digitale mise en œuvre a créé une communauté chocolatée vivante et partageuse : la page Facebook a maintenant 2 500 abonnés.