Couverture du journal du 06/04/2024 Le nouveau magazine

Du nouveau à l’Institut de Droit

À l’Institut de droit et d’économie (IDE) de Périgueux, Pascal Combeau quitte la direction occupée depuis deux mandats pour rejoindre Bordeaux. Il passe le relais à Sébastien Martin, maître de conférences en droit public.

Sébastien Martin Institut de droit

SEBASTIEN MARTIN Le directeur a pris ses fonctions sous le regard de marbre de Montesquieu, figure tutélaire de l’université bordelaise… © D. R.

Enseignant chercheur en droit, maître de conférence en droit public depuis 2013 à l’université de Bordeaux, Sébastien Martin a été affecté à Périgueux pour ses premiers travaux dirigés alors qu’il préparait sa thèse, en 2005. « J’ai toujours enseigné ici depuis, en TD, en capacité ou en cours magistraux. J’apprécie cette université de proximité, à taille humaine. Pour mon cours de Droit de l’Union européenne, j’ai 600 étudiants face à moi à Pessac, 70 ici : c’est la même trame, c’est toujours moi, mais ce n’est pas le même cours… La transmission de savoir est plus facile dans ce contexte. » 470 étudiants sont inscrits à l’IDE pour cette rentrée, dont 340 en droit et 130 en AES. « On va essayer de remettre en place ce qui existait avant la crise sanitaire, avec plus de lien social et moins d’écrans. Nous allons récréer un forum des métiers, et reprogrammer un concours de plaidoirie pour aller au-delà des cours et de l’objectif des examens, et faire vivre le campus. » En plus de sa fonction d’enseignant et de chercheur, Sébastien Martin exerce une responsabilité administrative, avec trois personnes à la scolarité et deux à la bibliothèque. La compétence pédagogique relève de la faculté de droit de Bordeaux, comme c’est aussi le cas pour le site d’Agen. « C’est le même diplôme. Les étudiants partent après la licence pour un master à Bordeaux, ou ailleurs. La seule variante est une licence professionnelle pour la gestion des structures sanitaires et sociales en milieu rural, avec 17 étudiants : nous pouvons adapter des réponses à des demandes de partenaires, l’État nous en donne les moyens. » Les enseignants sont généralement renouvelés tous les quatre à cinq ans.

Les résultats sont meilleurs dans la structure périgourdine

Bons résultats et colloque scientifique

Ce n’est pas une légende de dire que les résultats sont meilleurs dans la structure périgourdine : les étudiants y sont moins perdus, moins anonymes. « Décentraliser l’enseignement permet de rester dans le cadre familial, plus favorable en termes d’intendance et de coût des études. De même, les professeurs qui viennent à Périgueux ont envie d’enseigner dans un autre contexte.» Le taux de réussite est ainsi de l’ordre de 50 % en première année, soit 20 % de plus qu’à Bordeaux… « Une fois identifiés, on peut suivre les étudiants pendant trois ans. » Le bémol Covid a bien sûr joué l’an passé, la plupart ayant passé l’année à distance, derrière un écran, ils ont eu du mal à se retrouver 3 h en amphi pour les épreuves écrites.

Localement, les partenaires sont très associés à la vie de l’IDE. « Le tribunal, le bâtonnier, les notaires sont disponibles et nous aident à monter les projets. Les 3e année ont presque tous un stage assuré, le contexte est très favorable. » S’il est difficile de savoir ce que deviennent les anciens, il est certain que la quasi-totalité des licences poursuivent en master, principalement à Bordeaux. « Je connais au moins une avocate qui a étudié ici, a poursuivi ailleurs et s’est installée à Périgueux après son concours, par attachement. » Enfin, le nouveau directeur aimerait créer une rencontre scientifique annuelle avec d’autres enseignants chercheurs en droit. La première édition pourrait avoir lieu en novembre, sur une thématique de droit de l’Union européenne, « La transposition des directives ».

Un campus, quatre entités

Campus Institut Droit

Campus Périgord © D. R.

La rentrée universitaire sur le Campus Périgord conforte la capacité d’attraction du site créé en 2011 qui s’enrichit d’effectifs croissants, justifiant l’extension et la réhabilitation actuelles. L’an passé, la première année PASS (parcours d’accès spécifique santé) a pris ses marques malgré la crise sanitaire. Cette année voit l’installation de l’Institut de formation aux métiers de la santé (Soins infirmiers et Aide soignants) qui quitte le cadre du centre hospitalier de Périgueux pour des locaux réaménagés. S’ajouteront bientôt 1 300 m2, dans le prolongement de l’amphithéâtre Gérard Aubin, pour accueillir la bibliothèque universitaire et une salle multimedia partagée, ainsi que des espaces destinés à la vie associative et solidaire des étudiants, tandis que le Crouss installera un Crouss Market à proximité.

Le campus est composé de l’Institut de droit et économie, de l’Institut de formation aux métiers de la santé, de l’Institut National Supérieur de l’Enseignement et du Professorat et de l’IUT (Départements Carrières Sociales / Génie Biologique / Génie chimique-Génie des Procédés / Techniques de Commercialisation). Soit 4 diplômes universitaires de technologie, 3 licences professionnelles, 2 licences générales (Droit et AES), 1 master MEEF (3 options). Le campus reçoit 1 500 étudiants, 60 enseignants et enseignants chercheurs, 120 intervenants et professionnels, et a noué 30 partenariats avec des universités étrangères. David Suissa, responsable pédagogique d’Inspé en Dordogne, est directeur du campus. Autre changement à la tête des filières : Catherine Verret, maître de conférences de génie biologique, succède à Benoît Jamet à la direction de l’IUT, lequel revient à 100 % vers une carrière d’enseignant chercheur en sciences de gestion. Cette rentrée est réalisée sur site, certes avec masques et gestes barrières, mais sans jauge ni pass sanitaire.