Couverture du journal du 06/04/2024 Le nouveau magazine

Dydu, des robots à qui parler

L’entreprise a développé un logiciel conversationnel automatisé qui peut absorber n’importe quelles données pour les restituer lorsqu’on lui pose une question. Ses ambitions en 2020 : accélérer sur la voix, le sport et l’international.

Si Dydu (Do you dream up) a fait sensation en présentant en novembre dernier Botaldo, le premier chatbot dédié à la Ligue 1, en partenariat avec le journal L’Équipe, ce n’est pas un hasard. Cela fait 10 ans que l’entreprise, installée entre Paris et Bordeaux, où se trouve sa R&D, a développé son logiciel conversationnel automatisé. Il est capable d’absorber des données sur un sujet et de les restituer sans délai ou presque lorsqu’on lui pose des questions, par écrit et désormais par oral. Créé en 2009 par trois associés, Cyril Texier, Jérôme Vérité et Mathieu Changeat, Dydu s’est rapidement spécialisé dans la « relation salariés », qui représente aujourd’hui 50 % de son chiffre d’affaires, d’un peu moins de 5 millions d’euros en 2019. « Notre chatbot peut aller dans l’intranet d’une société pour rechercher des informations sur les ressources humaines, les questions informatiques, juridiques, afin de trouver les réponses aux questions posées par les salariés », explique Cyril Texier, responsable de la partie commerciale chez Dydu, également président de French Tech Bordeaux. De quoi soulager les services de gestion des ressources humaines en les dégageant des questions répétitives et sans valeur ajoutée. Mais aussi les services clients ou d’assistance, comme celui d’Orange.

La moitié de ses clients au CAC 40

De grands comptes comme Orange, EDF, Oui SNCF, PSA, Crédit Agricole, BNP Paribas, Société Générale, Renault, Aéroport de Paris, Longines, Safran, Caisse des dépôts et consignation, MACSF, mais aussi OVH, L’Oréal, Gras Savoy, Enedis ou encore Engie, la
moitié des clients de Dydu figure au CAC 40 et au SBF 120, se targue Cyril Texier. La société a également créé des services pour l’administration, dans le cadre de la politique de modernisation de l’État, comme le robot NOA (« Nous orienter dans l’administration »), un chatbot visant à aider les start-ups dans leurs démarches administratives. Il s’agit de l’un des services de French Tech Central, dont Bordeaux est la capitale pilote. « Nous avons aussi développé le dispositif d’aide et de soutien scolaire de l’Éducation nationale Devoirs faits, pour les collégiens de la sixième à la troisième », poursuit le cofondateur. Développé en collaboration avec le Cned, il propose « de la gamification, pour aider et inciter les enfants à travailler et rendre le soutien scolaire plus sympathique ».

PARTENAIRE IDEAL DU JOURNAL L’ÉQUIPE ET DE LA LIGUE 1 DE FOOT

Propriétaire de sa technologie de traitement automatique du langage naturel (Natural Language Processing, NLP), Dydu propose un logiciel SaaS (Software as a Service) mis à disposition de ses clients contre un abonnement, dont le prix dépend du nombre de licences installées dans l’entreprise. « Nous avons développé une console de back-office hyper simple, permettant de créer et mettre à jour les bots. Elle s’adresse aux experts métiers, et non pas aux développeurs », assure Cyril Texier. Avec 170 projets en production, qui génèrent 600 millions de conversations automatisées par an, Dydu était le partenaire idéal pour le journal L’Équipe, qui souhaitait valoriser ses données, et notamment celle sur la Ligue 1, compilées depuis les années 60 et mises à jour en temps réel. « Botaldo est notre premier bot grand public, co-construit avec L’Équipe. Il permet de parler de l’agenda, de la carrière des joueurs, de l’historique des compétitions et des équipes, etc. », décrit Cyril Texier, passionné de foot, qui en a eu l’idée. 

Chatbot, callbot, voicebot

L’avenir pour Dydu ? « Accélérer sur la voix », avec un callbot (par téléphone) déjà en production à la Caisse des dépôts et consignation et à la MACSF ; et achever le développement de son outil mêlant oral et écrit. L’entreprise, rentable depuis ses débuts et toujours propriété à 100 % de ses fondateurs, envisage de réaliser une levée de fonds en 2020, afin de mener à bien ses nouveaux projets, et en particulier de poursuivre le développement de Botaldo, qui a généré pas moins de 10 000 conversations le premier mois de sa mise en ligne. Botaldo pourrait également être déployé dans d’autres pays, et sur d’autres sports. En discussion avec des médias européens, Dydu admet avoir « des ambitions internationales, et plusieurs autres projets dans le sport ».

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