La Vie Economique : Pourriez-vous nous expliquer votre parcours professionnel avant votre élection ?
Guillaume Lepers : « J’ai postulé chez Gifi par hasard en 2001. Ils cherchaient des directeurs de magasins. Je me suis dit que j’allais y travailler quelques mois pour me faire une expérience avant de continuer mes études et j’ai été piqué Gifi ! Je suis rentré le jeudi et le samedi j’étais déjà dans un magasin en formation. Ensuite, j’ai progressé tous les 3 ans : directeur de magasin, chef de secteur, directeur régional, responsable des approvisionnements, puis merchandising puis directeur des achats saisonniers et enfin directeur de tous les achats de Gifi sur proposition de Philippe Ginestet et de son fils Alexandre. C’était un moment fort car je rentrais au comité de direction de l’entreprise. Ils m’ont fait grandir et appris énormément de choses. »
LVE : Comment avez-vous réussi à gérer en parallèle votre carrière professionnelle et votre engagement politique ?
G. L. : « J’ai commencé en tant que conseiller départemental. C’était dur de concilier les 2 mais pas forcément physiquement car chez Gifi j’ai toujours été habitué à beaucoup travailler. C’est psychologiquement que ce fut dur : c’était un tiraillement permanent entre un métier qui me passionne, une entreprise que j’affectionne, des équipes formidables et de l’autre côté une autre passion : la politique, construire pour les autres, construire l’avenir. J’ai eu cette dualité dans la tête pendant des années car au fond on est obligé de choisir. Quand on est fonctionnaire ou retraité, c’est plus simple de s’engager en politique. Dans le privé, tu ne peux pas être à ton poste à 50 % et c’est normal.
J’ai eu un choix, très dur, à faire : à 40 ans j’ai décidé d’arrêter une ascension professionnelle de 20 ans au sein d’une société qui continue de se développer, en France et à l’international. Je savais que je n’étais pas au bout de ce que Philippe et Alexandre Ginestet voulaient de moi. J’ai passé des nuits à me poser des questions entre la fidélité à une entreprise qui m’a fait confiance et m’a tant apporté et une élection où je n’étais clairement pas le favori. Il faut y croire ! C’est une décision prise en famille avec ma femme et mes 2 enfants, qui sont mes premiers supporteurs. »