EPV : un label à promouvoir

« Il faut faire de la pédagogie pour expliquer le label », assure Lisa Bergara. C’était l’un des objectifs de l’exposition organisée à l’espace Bellevue de Biarritz à laquelle ont participé neuf entreprises de l’association. Intitulée « Design & Excellence au Fil du temps », cette exposition aspire à devenir un rendez-vous incontournable célébrant les métiers d’art et les savoir-faire du Pays basque, du Béarn et des Landes. Ce territoire rassemble 25 entreprises labellisées EPV dont une vingtaine est adhérente de l’association. En 2017 et 2018, l’association avait organisé deux expositions similaires au Musée basque de Bayonne.

Un label d’État crée en 2005

L’association des entreprises du patrimoine vivant du Pays basque, des Landes et du Béarn a été créée en 2017, c’est l’une des toutes premières associations régionales réunissant des entreprises labellisées EPV. Ce label d’État a été instauré en 2005 pour distinguer des entreprises françaises artisanales et industrielles aux savoir-faire rares et d’exception. Après un dossier de candidature coûtant environ 1 000 euros et un audit sur site, il est accordé pour cinq ans aux entreprises exerçant une activité de production, de transformation, de réparation ou de restauration en France répondant à « différents critères liés au patrimoine économique, à la maîtrise de techniques traditionnelles ou de haute technicité, et à un ancrage géographique ancien ou d’une grande notoriété ».

Atelier Ainciart Bergara © DR

1 035 entreprises labellisées

Ce label est rattaché au ministère de l’Économie et des Finances et est décerné par les préfets de région. Depuis sa création 3 600 entreprises ont été labellisées. Aujourd’hui, plus de 1 000 entreprises en sont titulaires, elles représentent 59 000 emplois et plus de 14 milliards d’euros de chiffre d’affaires dont 52 % à l’export. « Le label EPV a de la valeur », revendique Lisa Bergara. Depuis 2019, elle est gérante de la société Ainciart Bergara qui fabrique des makhilas depuis sept générations. Après des études en école de commerce, elle a suivi une formation en gravure ornementale puis a repris la direction de cet atelier produisant 1 000 makhilas par an, ces bâtons de marche emblématiques du Pays basque.

Tissage Moutet © D. R.

Une association régionale récemment lancée

« Le label confère une reconnaissance des savoir-faire. C’est un label peu connu qui n’apporte pas davantage de clients », assure-t-elle. Si 1 000 entreprises le détiennent aujourd’hui, l’objectif de l’État est d’atteindre les 2 500 entreprises labellisées en 2025. Une stratégie nationale est lancée avec une déclinaison en région illustrée par la création de l’association des entreprises du patrimoine vivant de Nouvelle-Aquitaine le 10 juin dernier. Troisième région en nombre d’entreprises labellisées, la Nouvelle-Aquitaine compte 152 entreprises EPV totalisant 5 000 emplois et un milliard d’euros de chiffre d’affaires. La moitié des entreprises labellisées de la région ont plus de 60 ans d’existence.

Bientôt des incubateurs EPV

L’obtention du label EPV permet de bénéficier d’un crédit d’impôt en faveur des métiers d’art, d’un appui au développement économique, d’une aide financière pour des projets d’export. Dans la stratégie nationale initiée par le ministère de l’Économie et des Finances, la Chambre des métiers et de l’artisanat est chargée cette année de créer des incubateurs EPV pour augmenter le nombre de candidatures, en collaboration étroite avec l’association nationale des entreprises du patrimoine vivant (ANEPV). L’objectif est de soutenir plus particulièrement les TPE-PME susceptibles de répondre aux critères de labellisation.

Maison Laffargue © D. R.