« La clé de la longévité, c’est l’innovation ! » Marc Marroule en est convaincu. L’avenir de l’un des cabinets d’experts-comptables les plus anciens d’Occitanie passera par sa capacité à sans cesse se renouveler. Face aux défis de demain que sont l’apparition de l’intelligence artificielle, la facturation électronique et l’analyse des données qui vont en découler, le nouveau président de Fidsud, entré dans l’entreprise en 1992, veut continuer d’innover. « On a toujours été précurseurs dans de nombreux domaines. Demain, nous allons continuer à enrichir le panel de services aux chefs d’entreprise. » Une recette qui assure le succès de Fidsud depuis 1924.
Un mariage avec CDBA en 2014
À l’époque, c’est place Salengro, en plein cœur de Toulouse, que Fidsud se fait un nom. Il y a un siècle, la profession d’experts-comptables n’est pas encore réglementée – elle ne le sera qu’en 1945 – mais un ancien agent des impôts décide de quitter la fonction publique pour se lancer. « C’était une chose rare », souligne Patricia Moquay, la responsable communication et marketing de Fidsud. Le cabinet de conseil fiscal devient ensuite un cabinet d’expertise. Il dénombre aujourd’hui 32 antennes à travers 12 départements du sud de la France et de la vallée du Rhône. L’expansion territoriale du groupe a été permise par le mariage avec le groupe CDBA, basé à Romans-sur-Isère (Drôme), en 2014.
Mutations à venir
Plus de 12 000 clients sont suivis par Fidsud en France. « On a un maillage territorial très fort », se félicite Marc Marroule. « Nous suivons toutes sortes d’entreprises. De la TPE, aux professions libérales jusqu’à la PME. » Charge à Fidsud de les accompagner dans les mutations actuelles, à commencer par la facturation électronique qui entrera en vigueur en 2026. « À ce jour, les TPE ne sont pas prêtes », concède Marc Marroule. « Nous les sensibilisons sur ce changement qui s’annonce important. On ne peut pas aller trop vite en besogne, mais il ne faut pas attendre 2026 pour s’y mettre ! »
La facturation électronique va en effet transformer la façon de suivre une entreprise pour un expert-comptable. « On ne perdra plus de temps dans la saisie des données car tout sera automatisé. On pourra même créer des bases de données pour affiner la gestion de l’entreprise au quotidien. » Par exemple, le chef d’entreprise qui payerait trop cher ses matières premières par rapport à ses concurrents pourrait être alerté par son expert-comptable. « On passe d’une gestion du passé de l’entreprise à celle de son futur », résume le président de Fidsud.
Les TPE ne sont pas prêtes pour la facturation électronique
Des nouveaux profils à cibler
Reste à savoir comment ce chamboulement sera géré en interne. Les besoins de formation seront énormes et les défis liés au recrutement vont s’accentuer, au sein d’une profession qui souffre déjà d’un déficit d’attractivité. « Nous allons accompagner nos collaborateurs en premier lieu. Mais nous devrons aussi recruter de nouveaux profils », explique Marc Marroule. Des data scientists, spécialisés dans l’analyse des données chiffrées, vont donc faire leur apparition dans les cabinets d’experts-comptables. « On retrouve ces profils plutôt dans le domaine des banques et des assurances », détaille Patricia Moquay. « Nous allons leur proposer un travail motivant, basé sur l’économie réelle, en prise directe avec l’économie. On a des arguments pour les motiver. »
Intégration de Cap RH
Il est encore tôt pour mesurer concrètement l’impact qu’aura l’intelligence artificielle sur Fidsud et ses concurrents. « Ce dont on est sûrs, c’est qu’il faudra développer un éventail de services nouveaux pour le chef d’entreprise », explique Marc Marroule. Fidsud s’est ouvert depuis longtemps à cette dimension de conseil avec la gestion du patrimoine du chef d’entreprise, les interrogations liées à la transmission, la RSE ou encore les ressources humaines. Pour renforcer encore ce pôle RH, Fidsud est en passe d’acquérir le groupe toulousain Cap RH et ses 15 salariés. « Ils sont en capacité de fournir des services RH bien plus larges que les nôtres, tels que la formation, l’accompagnement du dirigeant, le management… », liste Marc Marroule. Un renforcement du suivi humain dans l’entreprise nécessaire à l’heure où la place de l’IA est en discussion. « Il y a plein de choses que la machine ne saura pas faire. Le conseil en stratégie n’est pas de son domaine ! Il faut bien qu’il reste des humains », sourit Marc Marroule. Espérons pour encore un nouveau siècle !
Fidsud en chiffres
32 cabinets sur 12 départements du sud de la France
36 millions d’euros de chiffres d’affaires
12 000 clients
400 collaborateurs dont 26 associés