Couverture du journal du 07/05/2024 Le nouveau magazine

France Invest loue le dynamisme occitan

L’association France Invest, de passage à Toulouse, a souligné le dynamisme industriel de la région Occitanie en invitant plusieurs chefs d’entreprises à détailler la recette de leur réussite.

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Jean-Christophe Aubagnac et Jean Boher, fondateur et président d’Ipsophène, Matthieu Hède, président de MH Industries © Maxime Fayolle

Quelle est la recette du succès ? La question est aussi banale que piégeuse. C’est pourtant la colle posée aux chefs d’entreprises invités par l’association des Investisseurs pour la croissance, France Invest. Réunis au Village by CA à Toulouse, ces entrepreneurs ont expliqué leur trajectoire vers la réussite. « Pour moi, c’était un rêve au sens propre » se souvient Matthieu Hède, président de MH Industries (Lot) qui a repris l’entreprise familiale en 2003. A cette époque, la fonderie compte 32 personnes. « J’ai misé sur le fait qu’on serait 5 000 dans 40 ans. » La trajectoire à (très) long terme est (très) ambitieuse mais ne fait pas peur à l’entrepreneur. « On en est à la moitié et on est dans les temps ! »

Trouver des partenaires financiers

Pour maintenir ses ambitions, l’argent est forcément au cœur des discussions. « On a trouvé des partenaires. J’ai ouvert le capital de l’entreprise en 2013 avec une idée globale d’où je voulais aller. » Le patron souhaite avant tout ne pas trop dépendre d’un seul client. « On s’est fixé une règle. Un client ne représentera jamais plus de 15% du CA. Sinon, en cas de crise, vous êtes morts. » Matthieu Hède vise désormais un triplement du chiffre d’affaires de l’entreprise d’ici 7 ans.

Ipsophène peaufine son projet

Invités également à la soirée, les dirigeants d’Ipsophène peuvent rêver d’une croissance similaire. L’entreprise va ouvrir en 2024 la première usine de fabrication de paracétamol à Toulouse. « On a trouvé des partenaires solides qui ont cru en nous comme la Région ou le Crédit Agricole » explique Jean Boher, le président d’Ipsophène. Pas facile pourtant de convaincre des investisseurs alors que l’usine n’est pas encore sortie de terre. « Le Covid a mis en évidence notre manque de souveraineté sur la fabrication de médicaments, on se devait d’y répondre. »

L’usine toulousaine produira jusqu’à 3 000 tonnes de paracétamol par an et devrait embaucher 35 personnes. Son procédé de fabrication unique devrait permettre à Ipsophène de multiplier les rendements par deux par rapport aux usines actuelles situées hors de France. « On doit cette rupture technologique à Edith Lecomte Norrant » se félicite Jean Boher. La docteure en génie chimique a développé une solution de production moins polluante. Là où 1kg de paracétamol crée plus de 150 kilos de déchets non-recyclables, Ipsophène ne devrait en générer que 6. Un succès tant économique qu’écologique.