Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

Saint-Lary-Soulan fait place aux jeunes

Sous l’impulsion de nouveaux arrivants ou de jeunes de retour aux pays, les nouveaux commerces se multiplient dans la station de ski et alentour. André Mir, à la tête de la commune de Saint-Lary-Soulan depuis 2020, encourage ces initiatives en intensifiant les activités dans le village tout au long de l’année et en mettant au point des opérations immobilières pour contrer la difficulté à se loger.

André Mir, maire de Saint-Lary-Soulan

André Mir, maire de Saint-Lary-Soulan © Lilian Cazabet

La Vie Economique : Saint-Lary a vu arriver de nouveaux commerces ces dernières années. À quoi cela tient-il selon vous ?

André Mir : « Nous avons vu émerger en peu de temps de restaurants, de nouvelles activités, tenues par des jeunes âgés de 25 à 40 ans. Il y a de nouveaux acteurs économiques et des reprises d’entreprises. Il se passe quelque chose avec des jeunes et des très jeunes qui s’engagent dans des projets qui servent l’image de Saint-Lary. Cela traduit aussi l’attractivité de la commune. Ce sont souvent des jeunes originaires d’ici comme l’équipe de la glacerie Madame Monsieur, une ancienne monitrice de ski qui a fait l’école Ferrandi (voir pages précédentes, NDLR.). Nous parlons là d’excellence et c’est une réussite qu’ils arrivent à vivre de leur métier ici. L’intérêt pour le maire d’une commune comme la mienne c’est qu’ils en font une destination gastronomique. Il y a par exemple l’Hospice du Rioumajou, les brunchs de chez Böbby, l’Atelier du Burger, Le Balthazar etc… Ils ont tous pris des créneaux différents. »

LVE : Quel est votre regard sur ces installations ?

A. M. : « Ils mettent de l’énergie et des financements dans ces projets. Un maire ne peut que vouloir les aider, leur état d’esprit est différent par rapport aux générations précédentes, ils s’entraident beaucoup. Des jeunes ou de futurs entrepreneurs viennent nous voir avec leurs projets et nous les aidons du mieux que nous le pouvons. Il faut que les élus soient acteurs et promoteurs. Nous devons reconstituer et régénérer le tissu économique. »

Nous devons reconstituer et régénérer le tissu économique

LVE : Comment agissez-vous pour que la commune soit attractive toute au long de l’année ?

A. M. : « Les commerces doivent travailler l’hiver et l’été, pouvoir étendre leurs terrasses pendant la saison estivale par exemple. Nous sommes en train de mettre en place une charte de la publicité pour qu’elle soit harmonieuse et plus discrète. Nous cherchons à accentuer l’attractivité de la rue principale qui est piétonne l’été ce qui amène de la fréquentation et aide les commerces. Saint-Lary est à la fois une station de ski et une station thermale. Nous avons une stratégie de diversification des activités. La fréquentation est de plus en plus lissée sur l’ensemble de l’année. La saison estivale démarre en mai avec deux week-ends de transhumance, puis s’enchaînent les épreuves sportives avec le Patou Trail, du cyclotourisme, des animations culturelles… Nous avons aussi augmenté les animations tout au long de l’année. L’objectif est qu’il se passe tous les week-ends quelque chose car cela permet de faire tourner les affaires, les bars. »

Nous allons démarrer en janvier la construction de 19 maisons en bail réel solidaire.

LVE : Les prix de l’immobilier sont relativement élevés à Saint-Lary. En quoi est-ce un problème ?

A. M. : « Notre problématique de logement est liée à notre nombre d’habitant en baisse. Les jeunes ne peuvent plus vivre sur la commune. Ils s’installent en proche couronne mais peu à peu ils doivent aller de plus en plus loin. À force de s’éloigner, la question de l’intérêt de travailler à Saint-Lary sur le long terme se posera et derrière c’est l’emploi à Saint-Lary qui sera menacé. C’est donc un problème à régler pour nous. À défaut de voir la population augmenter, nous voulons enrayer le processus, faire en sorte que les personnes qui travaillent quelque part puissent aussi y vivre. »

Saint-Lary-Soulan © Lilian Cazabet

Saint-Lary-Soulan © Lilian Cazabet

LVE : Comment avez-vous pris les choses en main côté logement ?

A. M. : « Nous voulons faciliter l’installation et nous menons des actions concrètes. Pour accompagner les jeunes, la question de comment les loger se pose. Nous allons démarrer en janvier la construction de 19 maisons en bail réel solidaire. L’intérêt derrière est d’éviter la spéculation et que les nouveaux logements deviennent des résidences secondaires. Le prix de l’immobilier est très cher ici et donc nous avons une politique du logement social assumée. Pour les saisonniers, nous avons créé 52 appartements partagés entre le haut de la station et le village. Ils sont mis à disposition des employés. »

Le projet Chante Coucou démarre en janvier

Midi Logement lance en janvier prochain la construction de 19 maisons en T3 et T4 avec jardin et garage dont les prix démarrent à 200 000 euros. Elles sont proposées via le dispositif de bail réel solidaire qui permet à des ménages dont les revenus ne dépassent pas certains plafonds d’accéder à la propriété en zone tendue. Dans un bail réel solidaire (BRS) le foncier et le bâti sont dissociés ce qui permet de baisser le prix du logement. Le logement acheté est directement loué à l’Organisme Foncier Solidaire (OFS).