Pour comprendre, il faut toucher. Fermer les yeux et s’immerger dans la sensation. « Sentez, on peut fabriquer toute sorte de matière avec le mycélium » souffle Mariana Dominguez Penalva, la fondatrice de Fungus Sapiens. « Au toucher, cette pièce est plus fine et ressemble à du latex. Celle-ci est plus épaisse et douce, on dirait vraiment du cuir. » L’odeur, en revanche, ne trompe. Ce n’est pas celle du cuir mais plutôt les sous-bois que l’on hume. L’entreprise a déjà accumulé plus de 10 000 souches.
7 ans de recherche
Il a fallu 7 années de recherche pour comprendre comment passer du champignon à cette matière que sa fondatrice se refuse à appeler cuir. « Le cuir provient d’un animal, et légalement on ne peut pas utiliser l’appellation. Ce n’est pas non plus un cuir végétal car il y a du polyuréthane dans ces matières. J’appelle ma production du Mælium pour parler de ce cuir de champignon 100% naturel. »
Pour l’obtenir, il faut d’abord récolter le champignon puis le mettre en culture. Rapidement, le mycélium pousse comme une moisissure blanche. On le fait ensuite sécher puis on le colore. « L’avantage par rapport au cuir qui est très difficile à teindre, c’est que le Mælium conso…