Couverture du journal du 02/10/2024 Le nouveau magazine

Groupe Cargo : l’expansion de Centrakor

Avec 470 magasins partout en France, mais aussi en Belgique et désormais en Espagne, l’enseigne Centrakor est la figure de proue de Cargo. Son chiffre d’affaires dépasse le milliard d’euros avec un positionnement clair : acheter de la qualité au moindre prix.

De droite à gauche : Nathalie Grand-Clement - Directrice Générale, Philippe Scozzi - Directeur Général et Olivier Rondolotto - Président Directeur Général © Adrien Nowak - La Vie Economique

« La vie est belle, chic et pas chère », chantait le Belge Arno en 2004. La même année, Olivier Rondolotto arrivait chez Centrakor et appliquait peu ou prou le même refrain. « Notre ADN, ce sont les prix bas », tranche le PDG de l’enseigne aux 470 magasins (100 magasins en propre et 370 en franchises) et qui dépasse le milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2023. Mais pas uniquement. « À l’époque, on a dû se démarquer par rapport à nos concurrents qui étaient Gifi et La Foir’Fouille. On a voulu des beaux magasins, que le client se sente bien. Ce n’est pas parce qu’on a un petit pouvoir d’achat qu’on doit aller dans un magasin qui ne ressemble à rien. »

L’investissement est conséquent mais le retour est très positif. D’autant que les consommateurs trouvent leur bonheur avec des produits dont la qualité n’a rien à envier à des enseignes haut de gamme. « Même si le critère numéro 1 reste le prix ! », souligne Nathalie Grand Clément, la directrice générale. « Mais Centrakor, dont les magasins sont situés principalement dans les zones périphériques et rurales, fonctionne avant tout sur le bouche-à-oreille. Et il fonctionne dans les deux sens. Si vous achetez un produit de mauvaise qualité, vous ne revenez pas. Donc on ne peut pas vendre un mauvais produit en se disant « tant pis pour le client ». »

Les prix baissent à nouveau

Trouver le meilleur rapport qualité/prix n’a pas été chose aisée en pleine période d’inflation. « On n’a pas répercuté toutes les hausses sur le consommateur, avoue Olivier Rondolotto. On avait peur que certains produits ne se vendent plus, donc on a rogné sur les marges. » Si le chiffre d’affaires 2023 s’est révélé stable, celui de 2024 devrait être en légère baisse. Il faut dire que, depuis plusieurs mois, les prix ont à nouveau baissé dans les magasins. « On n’est pas encore au niveau d’avant Covid, mais il fallait retrouver des prix corrects. Ne pas baisser les prix, ça aurait été une faute d’entrepreneur ! »

« Ne pas baisser les prix aujourd’hui, c’est une faute d’entrepreneur »

Continuer à grandir

Qu’importe la conjoncture, Centrakor continue son expansion. Après l’ouverture d’une dizaine de magasins en Belgique francophone « où on a un potentiel de 20-25 magasins », note Olivier Rondolotto, le groupe s’est implanté en Espagne l’an passé avec un premier magasin à Valence. « On est assez satisfait mais on doit adapter notre modèle car le salaire moyen en Espagne est plus faible qu’en France. Les normes sont différentes, ça change d’une région à une autre, les langues aussi… Il y a un travail de fond à faire. On est encore des inconnus là-bas. » Ce qui n’empêche pas l’enseigne d’envisager l’ouverture d’un second magasin dans les prochains mois. Centrakor continue aussi à se développer en France. Avec une ambition de s’attaquer aux centres-villes ? « Pas pour l’instant, élude Olivier Rondolotto. Tant que les loyers seront si élevés et que les voitures n’y seront pas les bienvenues. Peut-être un jour, mais pas à n’importe quel prix ! » Une préoccupation décidément centrale.

Après l’ouverture d’une dizaine de magasins en Belgique, le groupe s’est implanté en Espagne en 2023