Haut Périgord – Un club de défricheurs

C’est peu dire que Grégory Saerens, PDG du groupe  Vigier (avec Sébastien Frouin) — entreprise phare du BTP (140 salariés) que Pierre et Jean Vigier leur ont transmis cet été — est un bâtisseur. Il applique au club qu’il préside dans un esprit d’équipe (référence sportive du XV-Haut Périgord initial) les logiques du monde économique. « Comme pour une entreprise, notre association a besoin d’avoir un lieu pour afficher son existence et mener à bien ses actions. »

DANS LE CENTRE DE THIVIERS PRÈS DE LA POSTE

Ainsi le club vient-il d’acquérir un bâtiment en sommeil depuis une trentaine d’années dans le centre de Thiviers, près de La Poste, pour aménager un siège qui conservera les contours assez bruts de ce site industriel et ouvrira aux adhérents des espaces de coworking et de salles de réunion. « Les petites entreprises manquent de lieux, les services de la ComCom reçoivent des demandes récurrentes d’installation », souligne celui qui est aussi élu municipal et communautaire, chargé du développement économique dans l’un et l’autre mandat. « On est en train de retracer l’histoire de ce site, qui fut une ferronnerie, un magasin de tissus… »

300 000 EUROS POUR REFAIRE VIVRE UNE FRICHE

Ce projet ambitieux d’aménagement dans lequel s’engage le club « illustre l’implication des entre- preneurs sur leur territoire », avec la volonté de renforcer une identité et de démontrer un esprit d’entreprendre, d’être reconnu comme « boosteur économique du territoire ».

L’achat et les travaux représentent un budget de 3oo ooo euros avec un financement essentiellement privé

L’achat et les travaux représentent un budget de 300 000 euros, avec un financement essentiellement privé, en autonomie. « Du fait de mon métier, ce projet ne me fait pas peur. Et j’ai décidé d’y réinvestir l’intégralité de mes indemnités d’élu », s’engage Grégory Saerens. « Ce qui représentera environ 72 000 euros à la fin du mandat, celles d’adjoint à Thiviers et de vice-président à la ComCom étant d’environ 1 000 euros par mois : je souhaite les remettre au service du territoire. » Plusieurs entreprises ainsi que quelques autres membres ont aussi proposé leur aide. Et des aides publiques pourront être sollicitées pour remettre en état et faire revivre une friche industrielle.

LOCAUX ACHETÉS, TRAVAUX SUR DEUX ANS

Ce club qui a pris de l’importance, passant de 30 adhérents en 2017 à 130 aujourd’hui, a besoin d’exister aussi géographiquement, avec une enseigne reconnue. « D’ici deux ans, ce lieu sera disponible pour nos adhérents, les petites entreprises sont intéressées par des bureaux en coworking et des salles de réunion qu’elles n’ont pas toujours.» Les locaux en ville ne sont pas toujours adaptés aux recherches d’installation. Une fois rénové, ce bâtiment permettra d’ouvrir une partie des murs à des associations, pour accompagner des événements, accueillir des expositions… Car le club soutient déjà des événements culturels, sociaux, sportifs, « pour donner envie de s’installer, d’investir, ou tout simplement de venir chercher un emploi chez nous, d’y scolariser ses enfants, de faire vivre le commerce et l’artisanat local ».

« Ce club d’entreprises a pris de l’importance, passant de 3o adhérents en 2o17 à 13o aujourd’hui »