Déjà 12 ans que sa fumée marque le ciel de Lannemezan, comme un lourd panache blanc qui jamais ne s’arrête : depuis avril 2010, Knauf Insulation est un des poids lourds de l’économie du piémont pyrénéen appelé le Plateau. Et sur ce Plateau-là, tant qu’ils sont recyclables, des verres il y en a à foison, quasiment 300 tonnes par jour. Ce sont eux qui forment 80 % de la matière première de la laine minérale de verre, fabriquée en panneaux et en rouleaux, et de la laine minérale de verre à souffler. Là encore les chiffres de la capacité de production sont colossaux, 60 000 tonnes et 30 000 tonnes pour chacun des produits. Pour marquer cet anniversaire, deux visites ont été organisées la semaine dernière, d’abord pour les proches puis une autre pour les partenaires.
ENTREPRISE FAMILIALE ALLEMANDE CRÉÉE EN 1932
Présente dans 90 pays, Knauf c’est d’abord une entre- prise familiale allemande fondée en 1932 qui a su devenir une référence mondiale dans la fabrication des matériaux et des systèmes de constructions. Filière de ce géant, Knauf Insulation est spécialisée dans la fabrication de systèmes d’isolation en laines minérales de verre, de roche et de bois, et affiche un chiffre d’affaires de 2 milliards. Si 6 000 salariés œuvrent dans ses 30 sites de productions, celui de Lannemezan en présente 180. C’est la première usine à être implantée en France, une autre a été inaugurée en 2019 en Moselle, et ses trois lignes de productions assurent la distribution française mais aussi ibérique, à hauteur de 20 %.
UN AMBITIEUX PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT DURABLE
Outre le verre recyclé, son liant breveté à base végétale a assis la place de Knauf Insulation dans la transition écologique. Sans produit chimique ajouté, cet élément primordial garantit des produits non-nocifs pour la santé des usagers et à performance thermique égale. Une innovation à l’image de la philosophie de la filiale qui, depuis plus d’une décennie, se distingue dans le développement durable et vise une réduction constante de l’empreinte carbone lors des processus de fabrication. Dans cette optique, 56 % de la surface des toitures de l’usine est couverte de panneaux photovoltaïques, l’électricité a été privilégiée au maximum et les compresseurs d’air remplacés par des modèles à turbine. Un projet de développement d’hydrogène est en cours d’étude et l’usine peut se targuer d’avoir réduit en trois ans 50 % de ses déchets.
Un rééquilibrage des aides est demandé par tous les professionnels du secteur
UNE ÉCOLE POUR LES TECHNIQUES ET LA LÉGISLATION
À 150 mètres de l’usine, surmontée de ballons bleus pour fêter l’anniversaire, l’École de l’isolation est pourtant résolument verte. Inaugurée cette année, elle s’adresse aux artisans et aux entreprises du BTP qui désirent se former à la pose spécifique des produits Knauf Insulation mais pas seulement. Dans sa salle de cours, agrémentée d’un showroom et d’un plateau technique, les installateurs et tous les acteurs de l’isolation apprennent aussi bien les normes et la législation que les solutions de construction. Certifiée Qualiopi et Certibat, elle dispense plusieurs modules de formations comme celle à la labellisation à la RGE, obligatoire pour l’obtention des aides publiques. Une des plus demandées par les entreprises concerne les combles perdus et paradoxalement, ce point précis est le seul nuage noir dans le milieu de l’isolation.
UN MARCHÉ EN SOUFFRANCE
La réorientation des barèmes de MaPrimeRénov’ coïncide avec la baisse de 30 % des Certificats d’Économies d’Énergie et la suppression du Coup de Pouce à 1 €. Pour Knauf Insulation, comme l’ensemble des acteurs de ce marché, le résultat a été immédiat en 2022 : « Pour nous ça a été une perte de 70 %, à l’échelle de tous les industriels de laine minérale, c’est une perte de 83 %. Plus de 13 000 emplois qualifiés dans l’isolation ont été perdus. L’isolation des combles perdus est un dispositif qui n’est pas subventionné par la Prim’Renov et là le nouveau PLF ne le subventionne toujours pas ». Un rééquilibrage des aides est évidemment souhaité par les professionnels, une situation complexe sur laquelle Jean Salomon, le préfet des Hautes-Pyrénées, a été interpellé tout comme les sénatrices Viviane Artigalas et Maryse Carrère. Le spécialiste de l’isolation n’entend pas rester isolé dans ce contexte incertain.
SÉBASTIEN FACQ, LE NOUVEAU DIRECTEUR
Originaire de la région de Lille, Sébastien Facq, le nouveau directeur de l’usine de Lannemezan, a démarré son activité le 1er aout, succédant ainsi à Franck Vincens. Fort d’une expérience de 30 ans dans l’industrie, il a occupé des postes de gestion de production, puis de direction industrielle et de direction d’usine principalement en France mais aussi en Ukraine de 2008 à 2014. Il a obtenu son diplôme d’ingénieur généraliste de l’ICAM Lille alors qu’il était responsable de production pour Nestlé, et un MBA de l’EDHEC Lille en 2003 alors qu’il était directeur de production des verres correcteurs pour le groupe Essilor.
