Le climat de la fin 2022 n’incitait pas les chefs d’entreprise occitans à l’optimisme. « Avec la guerre en Ukraine et la crise de l’énergie, on évoquait le risque d’une récession de l’économie », rappelle la directrice régionale de la Banque de France Occitanie, Christine Bardinet. Finalement, il n’en fut rien et les prévisions à mi-année permettent d’envisager une année 2023 correcte dans tous les secteurs malgré une inflation toujours élevée et une consommation de fait plus modérée.
L’aéronautique porte l’industrie
Dans l’industrie pourtant, la croissance des chiffres d’affaires s’annonce moins élevée que prévue (+4,2% contre +6,9% tablés en janvier). Heureusement pour le secteur, l’aéronautique sauve les apparences. Malgré des lignes de production toujours perturbées au premier trimestre 2023 (manque de composants électroniques et de certaines matières premières), la filière aéro porte l’industrie en Occitanie (+7,3% CA prévu). A contrario, la filière agro-alimentaire, touchée par l’inflation, les phénomènes météo extrêmes et l’épizootie sur le canard, a revu à la baisse de 5 points la progression de son CA.
Les investissements s’envolent
Que ce soit dans l’industrie, les services marchands ou le BTP, la bonne nouvelle porte sur les investissements qui explosent par rapport aux prévisions de début d’année. « Cela s’explique par un certain pessimisme en début d’année. Certains chefs d’entreprise n’ont pas voulu annoncer des investissements qu’ils auraient sûrement retardés en cas de récession » explique Vincent Foussal, le responsable du service études.
Résultat, des hausses spectaculaires avec +38,5% dans l’industrie (+8% prévu en janvier) et +28,5% dans les services marchands. Même le BTP investit désormais avec une hausse de 11% alors que les patrons prévoyaient de réduire les investissements de 5% en janvier dernier.
Le BTP est surtout porté par la rénovation énergétique des bâtiments alors que la construction des logements neufs et les appels d’offres publics sont en baisse. Dans le secteur, l’alerte porte toutefois sur la main d’œuvre, de plus en plus difficile à conserver. « On observe une augmentation du recours à l’autoentreprise et à l’intérim » détaille Christine Bardinet. L’emploi reste une question majeure tous secteurs confondus. « 50% des entreprises ont du mal à recruter » conclut la directrice régionale de la Banque de France Occitanie.
