La Vie Economique : Quel regard portez-vous sur la situation économique en Béarn ?
Didier Laporte : « La situation économique est très complexe dans les métiers en tension. Avant d’évoquer ces derniers, je voudrais revenir sur les TPE, et en particulier les micro-entreprises, qui sont aujourd’hui impactées. Celles-ci ont été créées à la sortie du Covid, le plus souvent par des personnes en quête de sens dont les projets n’avaient pas de viabilité économique assurée. Aujourd’hui, on arrive au bout d’un cycle, où des activités qui n’ont pas trouvé leur modèle ne peuvent être continuées. C’est une donnée qu’il faut prendre en compte parce qu’elle vient aggraver la situation économique et augmenter le nombre de défaillances d’entreprises. »
LVE : Qu’en est-il, alors, pour les secteurs en tension que vous évoquiez ?
D. L : « Pour ces secteurs, qui sont la restauration et le BTP, c’est davantage conjoncturel. Concernant le bâtiment : aujourd’hui, la banque centrale européenne a un taux directeur qui est volontairement très fort, dans un contexte d’inflation. L’accès au crédit est donc compliqué pour tout le monde, particuliers et entreprises. Cela entraîne une crise immobilière qui touche par ricochet le BTP et plus largement tout le secteur de l’immobilier. A contrario, et parce que je n’aime pas rester sur des notes négatives, le secteur de l’industrie, et surtout de l’industrie aéronautique, se porte très bien en Béarn. »
Nous avons tout intérêt, à l’échelle de notre territoire, à faire exister une forme de coopération, de « chasser en meute »
LVE : Malgré tout, l’industrie est confrontée à une pénurie de main-d’œuvre…
D. L : « L’industrie connaît en effet des problèmes de recrutement à l’instar de tous les secteurs, dont la restauration. Les raisons de cette difficulté sont de deux ordres. D’abord, le taux de chômage en Béarn est proche du plein-emploi. Ce chômage structurel empêche de satisfaire les besoins de nos entreprises : il y a une réelle dynamique de recrutement avec de la création nette d’emploi, mais également un taux de chômage qui, lui, est à la baisse. La deuxième raison est liée à l’inadéquation entre l’offre et l’emploi. Sur c…