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La renaissance de la Fondation Bemberg

Fermée depuis trois ans pour travaux, la Fondation Bemberg a rouvert ses portes depuis un mois à l’Hôtel d’Assézat de Toulouse. L’occasion de se plonger dans la foisonnante collection de Georges Bemberg nichée au cœur d’un joyau architectural de la Renaissance.

© Maxime Fayolle - La Vie Economique

Entre le Pont-Neuf et la Place Esquirol, dans un léger renfoncement, se trouve l’Hôtel d’Assézat. Une fois la porte franchie, la cour dévoile l’œuvre magnifique de l’un des architectes les plus connus de la Renaissance, Nicolas Bachelier. « En quelques secondes, ma décision était prise. C’était ça ou rien », déclara Georges Bemberg (1915 – 2011) sur France 2 en 1995. A l’époque, le collectionneur cherche un endroit pour accueillir sa collection. L’Argentin, qui n’a ni famille, ni héritier, crée sa Fondation pour que le public puisse profiter de ces plus de 700 œuvres accumulées depuis l’âge de 18 ans.

Collection très riche

De l’art vénitien du XVIe siècle, aux impressionnistes Monet et Pissarro en passant par l’art fauve des Derain et Braque, la collection est d’une richesse rare pour la ville. « Georges Bemberg achetait ce qu’il aimait » résume la directrice de la Fondation, Ana Debenedetti. « C’était un homme réservé qui n’a que très peu commenté sa collection. Toutefois, on observe une cohérence dans ses goûts. » Le portrait est notamment un thème très apprécié chez Georges Bemberg, quelle que soit l’époque. « Il disait que ces visages formaient une famille idéale, lui qui était très solitaire. »

© Maxime Fayolle - La Vie Economique

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Acquisitions nouvelles

La Fondation continue d’ailleurs l’œuvre du collectionneur en réalisant de nouvelles acquisitions. « Là où certains ont gelé leur collection à leur mort, Bemberg a voulu l’enrichir » note la directrice. Un portrait de Mary Cassatt de 1879 a d’ailleurs récemment été acheté lors d’une vente à Drouot, son estimation variait entre 800 000 et 1,2 million d’euros. « Cette acquisition permet de faire rentrer dans la collection une autre femme impressionniste après Berthe Morisot » souligne Ana Debenedetti qui a repensé elle-même le parcours du visiteur pendant les trois années de travaux. « On a souhaité épurer l’accrochage avec 400 œuvres sur les 750 de la collection. » De quoi permettre une rotation à l’avenir afin de renouveler le plaisir de visite.

© Maxime Fayolle - La Vie Economique

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Infos pratiques : Fondation Bemberg, Hôtel d’Assézat. Ouvert du mardi au dimanche (10h – 18h). Tarif plein 11€. Exposition temporaire du 8 juin au 3 novembre prochain sur la photographie sud-américaine de 1910 à 2023 « Les Paradis Latins ».