Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

Un regard neuf sur l’optique

Installés depuis un an à Ibos, Maxime Cachia et son équipe dépoussièrent le métier d’opticien. Visagisme, technologie et approche globale novatrices se mettent au service du client pour des montures sur mesure.

© HH - La Vie Economique

Malgré l’inflation, les Français ne perdent pas de vue leurs lunettes et les résultats de l’année passée le confirment clairement : le chiffre d’affaires est en hausse pour 74 % des magasins de l’optique. Avec tout juste une année d’exercice, Maxime Cachia s’inscrit dans la même dynamique ; installé en périphérie de Tarbes, il a choisi la ZAC du Méridien pour se lancer en tant qu’indépendant et le succès lui fait sans conteste les yeux doux. Il faut dire qu’avec son équipe, il fait partie de la nouvelle génération d’opticiens qui n’abordent plus leur métier comme celui de simples vendeurs d’optiques mais misent sur le conseil sur mesure… et n’hésitent pas à s’appuyer sur les dernières innovations pour ça.

Opticien et optométriste

Atypique, le gérant d’Optique d’Ibos l’est assurément et ce dès sa formation professionnelle qu’il a complété d’une année pour un diplôme d’optométriste. Grâce à cette spécialisation, il est à même de réaliser les contrôles visuels et les adaptations lentilles : « Ça permet d’avoir un regard plus pointu sur tout ce qui est correction. La spécialisation n’est pas obligatoire mais c’est primordial pour ne pas passer à côté d’éventuelles pathologies ». Un service qui se profile comme un plus indéniable, notamment dans un département où les rendez-vous avec les ophtalmologistes nécessitent parfois plusieurs mois d’attente : « C’est très apprécié des clients, ça leur permet de ne pas rester dans l’incertitude ». Une approche qui résume bien sa vision du métier, qu’il n’a jamais envisagé autrement que centré sur la personne. Et parce que des lunettes sont pour ceux qui les portent un peu plus qu’une correction visuelle, Maxime Cachia a décidé d’aller plus loin en s’installant comme indépendant.

« Ce ne sont plus les gens qui s’adaptent aux verres mais l’inverse »

La colorimétrie au service du visagisme

Au cœur du magasin, un poste avec des foulards de différentes teintes attire le regard. Inutile de penser repartir avec, s’ils sont doux, ils font surtout partie du matériel incontournable lié à la colorimétrie. Une notion qu’on imagine mieux dans un salon de coiffure et pourtant, elle est primordiale dans le choix de la monture : « Ça permet de savoir quelle teinte va le mieux au teint ». Par rapport à la forme du visage, un bilan visagiste est également pratiqué pour choisir la forme la mieux adaptée : « Les lunettes c’est la première chose qu’on voit sur le visage, autant que ça aille bien », s’amuse l’opticien. Autant d’étapes qui permettent de cibler juste et, dans ce diagnostic personnalisé, Émilie, sa compagne et Anaïs, la seconde opticienne de la société, jouent un rôle crucial.

Des verres uniques

Loin de cibler la facilité, Optique d’Ibos se distingue également dans le choix de diffuser des créateurs français. Aux côtés des grandes marques incontournables, six gammes qui portent les couleurs du made in France s’affichent dans les rayons. Et question verres, c’est la technologie qui entre en jeu. Au fond de la pièce, elle se décline à travers une étrange colonne noire, c’est elle qui prend en photo et numérise le visage du client : « Par rapport à l’analyse de la posture et des mouvements, on arrive à créer des verres sur mesure. Ce ne sont plus les gens qui s’adaptent à eux mais l’inverse, c’est idéal pour les progressifs ». Développé par Essilor, l’appareil sorti en 2023 ne pouvait qu’être choisi par Maxime Cachia qui se plaît à tester les innovations… Et les réseaux sociaux. Il diffuse régulièrement des posts où il s’exprime sur un thème qui concerne la vision avec une audience qui commence à s’installer.

L’opticien est en lice pour le concours de la meilleure monture faite-main

Premier prix de création de monture

Lorsqu’il a trouvé le local d’Ibos, l’opticien savait exactement quelle image il voulait lui donner et en a lui-même dessiné tous les plans, ceux des meubles compris. Lorsqu’on se penche sur son parcours, cette facette créatrice n’a rien de surprenant, c’est la même qui l’avait incité à participer en 2014 au concours de fabrication artisanale de monture durant ses études à Angers. Incrustation de strass, d’acétate, un design papillon avaient séduit le jury qui lui avait décerné le premier prix. Une belle reconnaissance pour l’ancien étudiant qui s’apprête, des années après, à renouveler l’expérience, le concours étant désormais ouvert aux opticiens en fonction : « On s’y prépare avec Anaïs, on va bientôt envoyer nos modèles ». Quel que soit le résultat, lancer sa propre ligne de modèles n’est pas exclu et s’il ne l’envisage pas dans l’immédiat, Maxima Cachia avoue « y songer de plus en plus ». En attendant les designs signés de sa main, ce savoir-faire lui permet de réparer toutes les montures et ajoute une dernière corde à son arc. Avec un œil nouveau, l’opticien réinvente son métier et sa vision tournée vers le futur est loin d’être floue.