Sotheby’s et Christie’s, deux noms que le monde entier connaît. Les deux grandes multinationales des enchères de l’art se tirent la bourre, à coups de milliards. Souvenons-nous de la bataille de 2007. Pour Christie’s, un Matisse de 1937 (L’Odalisque, harmonie bleue) et un Picasso (Femme accroupie au costume turc), pour respectivement 23,7 et 21,5 millions d’euros, et pour Sotheby’s une sculpture en bronze de Picasso (Tête de femme – Dora Maar) qui atteint 21,5 millions de dollars. Il y a le petit monde des collectionneurs qui s’arrachent les blue chips (les valeurs sûres) dont Francis Bacon, Gerhard Richter, Lucio Fontana… et il y a des apparitions, comme celle d’une mystérieuse enchérisseuse à Londres, le 24 juin 2008, qui fait grimper un tableau de Claude Monet jusqu’à 51 millions d’euros. En juin 2008, à la foire de Bâle, c’est le milliardaire russe Roman Abramovitch qui s’offre un bronze du sculpteur Alberto Giacometti, pour 10 millions d’euros, chez le galeriste Jan Krugier.
L’ART EST DEVENU LE FINANCIAL ART
Le profil des acheteurs change. Bien obligés, les nouveaux riches de la bourse et de l’immobilier laissent leur place à d’autres, venus de Russie, de Chine, de Singapour, de Hong Kong, du Moyen-Orient. Le no limit devient alors la règle des surenchères et des spéculations. L’art est une marchandise internationale, comme le pétrole, l’or et d’autres matières premières. L’art devient une valeur refuge, un placement sûr pour les millionnaires du monde entier.
Les affaires se passent beaucoup…