La Vie Économique : Quelle est votre perception de cette dynamique que connaît l’Afrique ?
Aïcha Sangaré :« L’Afrique est diverse. Nous parlerons plutôt des pays africains. En effet, l’on assiste à un développement des pays africains dans un contexte international de grande mutation sociale, économique et environnementale qui touche également le continent. Nous sommes à l’ère de la civilisation digitale et les nouveaux modes de communication devraient permettre le développement de nouveaux marchés. Cette mutation est certainement l’opportunité pour les pays africains de redéfinir des nouveaux modes de coopération.
Les pays africains sont le réservoir mondial des matières premières (fossiles, minières etc.), ce qui suscite aujourd’hui un intérêt planétaire. Cela implique des indicateurs de PIB importants. Mais si on analyse la situation au regard du PNB, les chiffres sont très bas liés au manque de lignes de crédit aux sociétés locales. Le développement des pays africains doit tendre aujourd’hui vers le développement des économies locales pour endiguer la problématique de l’immigration. Il passe également par l’éducation et la formation. »
LVE : Quelles sont les forces et les faiblesses globales de l’Afrique selon vous ?
A.S. :« Il est indéniable que les matières premières boostent les indicateurs mais il y a malheureusement très peu de valeur ajoutée par manque d’unités de transformation.
La première force des pays africains est sa jeunesse qui s’est emparée des nouvelles technologies et développe de nombreux outils d’innovation et prend de nombreuses initiatives. Avec 200 millions d’habitants âgés de 15 à 24 ans, l’Afrique a la population la plus jeune au monde. Selon les organismes évaluant les pe…