Après un an de travaux, l’ancienne halle aux veaux de Lannemezan s’est muée en salle de cinéma flambant neuve. Les trois nouvelles salles, pouvant accueillir jusqu’à 369 personnes, ont ouvert leurs portes le 1er août dernier. « Les murs appartiennent toujours à la Mairie de Lannemezan et pour l’intérieur c’est Charles Mascagni qui est à la manœuvre », explique Dorine Guillard, directrice du Grand Rio. L’entrepreneur est déjà derrière les cinémas Le Régent à Saint-Gaudens et Le Grand Palais à Cahors, un prochain projet devrait voir le jour à Saint-Girons (Ariège). « Nous ne sommes pas un groupe comme CGR ou UGC, nous sommes associés mais chaque cinéma reste indépendant », souligne Dorine Guillard. Le cinéma, ouvert 7 jours sur 7, propose trois à quatre séances par salle chaque jour. « Nous sommes trois employés à temps plein. J’ai pris la direction, Mickaël s’occupe de la projection et de la technique, Naomi des animations et du jeune public. Mais, nous touchons tous à tout », ajoute la directrice du Grand Rio. L’équipe a d’abord été formée à Saint-Gaudens avant de rejoindre Lannemezan et derrière les ambitions sont affichées : « Nous visons 70 000 visiteurs sur l’année ».
Des tarifs adaptés
Le prix des places au Grand Rio est de 9 euros en plein tarif et 7 euros en tarif réduit. « Nous proposons les mêmes prix à Lannemezan, Saint-Gaudens et Luchon ainsi qu’une carte commune avec 5 ou 10 places à 5,90 euros et valable partout pendant 18 mois », explique en détail Dorine Guillard. Le tarif se veut inférieur à ce qui peut être proposé dans les grandes villes. « Le prix d’une place de cinéma revient en partie aux ayants droit du film et comprend des taxes qui permettent de financer le CNC et les films français. Nous proposons ici un tarif qui est adapté et répond à l’objectif de rendre le cinéma accessible à tous », ajoute la directrice. La programmation est mixte entre du cinéma tous publics, d’art et d’essai et l’offre est large : du familial au blockbuster en passant par des films de niche.
Une programmation Retro Rio
Ce mois-ci Alien : Romulus, Jamais plus, Le Roman de Jim ou encore disponibles, Le Comte de Monte-Cristo et Un p’tit truc en plus, tiennent le haut de l’affiche. « Les vacances d’été sont un moment particulier avec beaucoup de sorties de films pour enfants et juin et septembre sont des mois plutôt calmes. Nous avons par exemple rediffusé la trilogie marseillaise des Pagnol qui a bien fonctionné », poursuit la directrice. Le cinéma de Lannemezan prévoit une programmation trimestrielle baptisée « Retro Rio » avec une ou deux soirées de films de patrimoine. « En septembre, nous diffuserons La Dolce Vita et Divorce à l’italienne. En octobre, des Tati et des films autour de l’architecture. Notre programmation indépendante fait notre ADN, nous mettons en avant des films qui ne se retrouvent pas sur les plateformes, avec lesquels nous pouvons créer des échanges autour du cinéma. » Le jeune public n’est pas en reste avec le format Petit Rio qui propose des films courts et adaptés, avec en parallèle un atelier manuel ou un goûter en rapport avec le film. « Nous essayons aussi de récupérer les jeunes, il y a eu une différence depuis la mise en place du pass Culture, ils paient avec cela. Pour Halloween, nous proposerons une soirée de l’horreur, un format qui leur plaît toujours bien », sourit Dorine Guillard.
« Notre programmation indépendante fait notre ADN »
Lieu de vie
La lumineuse entrée du Grand Rio ouvre un espace snack et un bistro où sont servis des plats sucrés et salés. « C’est surtout un lieu de vie où les personnes qui passent la porte peuvent prendre leur temps, nous avons installé une boîte à livres », continue la jeune femme. Avec une salle de réunion de 60 m², le Grand Rio pourra aussi accueillir des séminaires, assemblées générales d’associations et autres acteurs locaux. Des partenariats sont aussi prévus avec les comités d’entreprise des sociétés du coin. Courant septembre, la vente en ligne sera mise en place, « cela nous permettra de mieux jauger notre fréquentation sur nos événements », conclut Dorine Guillard.
Comment devient-on directrice de cinéma ?
Après un BTS audiovisuel en production au lycée des Arènes à Toulouse, Dorine Guillard a réalisé une licence professionnelle en assistanat de réalisation technique image et son à Corte en Corse avant de reprendre, un an plus tard, un master à l’ENSAV de Toulouse en production. « J’ai travaillé sur des tournages et festivals, mais, l’exploitation de cinéma est la partie qui m’intéresse le plus. » Elle a effectué son stage de fin d’études au cinéma Le Grand Palais à Cahors, avant que son directeur ne lui propose la direction de Lannemezan.