Couverture du journal du 01/10/2025 Le nouveau magazine

Laulhère, le grand retour du béret

Laulhère, dernière fabrique historique de bérets en France, innove avec la commercialisation d’un béret gavroche et d’un bonnet. Un développement initié depuis Oloron-Sainte-Marie par Rosabelle Forzy, sa dirigeante, qui en près de dix ans a remis sur pied l’entreprise béarnaise et donné au béret une seconde jeunesse.

Rosabelle FORZY PDG de Laulhère

Rosabelle FORZY, PDG de Laulhère © Louis Piquemil - La Vie Economique

Jean Dujardin coiffé d’une casquette gavroche, Adriana Karembeu portant un béret : les images des deux ambassadeurs tricolores ainsi chapeautés pour la cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde de rugby ont fait le tour du monde. Confectionnés par la maison béarnaise Laulhère, ces couvre-chefs, au regard des commentaires nombreux et variés à ce sujet, n’ont laissé que peu de monde indifférent. Le béret, symbole parmi les symboles de l’art de vivre à la française, n’a décidément de cesse de faire parler de lui : l’accessoire à l’image longtemps désuète est revenu sur le devant de la scène et de la mode, habitué des podiums et autres tapis rouges quand, il y a quelques années encore, personne n’aurait parié sur lui. Personne, exceptée Rosabelle Forzy, l’actuelle PDG de l’entreprise Laulhère qui, à son arrivée il y a un peu plus de dix ans, a sauvé de la faillite cette fabrique artisanale de bérets.

Un coup de cœur pour l’usine

En 2012, lorsqu’elle visite l’usine située rue Rocgrand à quelques mètres du cœur d’Oloron-Sainte-Marie, la dirigeante se rappelle avoir eu « un coup de cœur » pour le produit tout autant que pour le lieu. La jeune femme, alors âgée de 30 ans et à la recherche d’un challenge entrepreneurial, est sensible « au charme suranné » de cette vieille dame née en 1840, ici en Haut-Béarn. Alors nommée Béatex, l’entreprise est pourtant mal en point, du côté de ses locaux comme de ses finances : en liquidation judiciaire, elle vit son quatrième dépôt de bilan et l’avenir est loin d’être tout tracé pour un futur repreneur. Malgré l’évidente ampleur de la tâche, Rosabelle Forzy et les co-investisseurs de la holding toulousaine Cargo rachètent la société (qui redevient Laulhère, comme à sa création) et s’engagent à y injecter immédiatement 500 000 euros, pour commencer. 2014 signera ensuite l’acquisition d’un autre fabricant, Blancq-Olibet, situé à seulement 40 kilomètres de là, sur la plaine de Nay : les deux entités seront regroupées sur le site d’Oloron, permettant à l’époque à Laulhère de devenir le seul acteur sur le marché du béret de conception 100 % française.

De 20 à 58 salariés

Dès sa prise de responsabilités, Rosabelle F…