Des premières fèves inclues dans les rituels funéraires des Mayas aux délices que l’on croque sans même y penser, le nouveau musée du chocolat accompagne généreusement ses visiteurs. Une épopée à travers le temps et les mœurs incroyable, auréolée de mystères, dont un demeurera malgré les trois étages dédiés au cacao : comment l’idée de vider les cabosses, les grosses baies des cacaoyers, de les laisser un mois dans du bois afin que la pulpe blanche se désintègre et libère les fèves a-t-elle germé dans les esprits ? « Surtout qu’après il a fallu les torréfier pour produire le premier chocolat, ça nous ne le saurons jamais », s’amuse Yvo Hofstede, responsable développement à Choco Story. C’est bien la seule question qui restera sans réponse parce que pour tout le reste, le musée apporte son éclairage et il est passionnant. Durant 5 000 ans, on suit l’évolution de ce produit devenu incontournable, dédaigné par Christophe Colomb et arrivé en Europe grâce à Hernán Cortés, passant de l’amertume à la douceur, d’abord dégusté liquide à la cour puis enfin solidifié vers 1850 : « Van Houten fut le premier à le faire en poudre et à le transformer en chocolats qu’on connaît. Le peuple n’y avait pas accès, évidemment, c’était du pur luxe ! ».
10 musées en Europe
Le musée est une initiative d’Eddy Van Belle, l’illustre fondateur de la marque de chocolat Belge, Belcolade, et ancien administrateur du groupe Puratos, le fournisseur des professionnels de la pâtisserie. Des noms incontournables dans l’industrie alimentaire, entreprises dont la croissance vise les 5 milliards de chiffre d’affaires d’ici 2030 et ont leurs propres plantations. Passionné de cacao, Eddy Van Belle a parcouru le monde pour en découvrir les secrets et collectionner les ustensiles qui lui sont liés. Lorsqu’il cède les rênes de la société à son fils, l’oisiveté n’est pas de mise et il décide de partager son savoir : « C’était un hobby qui s’est transformé en une dizaine de musées aujourd’hui ! », souligne Yvo Hofstede. Bruxelles, Paris, Colmar, Bruges, si Turin est en route, il faut désormais compter Lourdes depuis le 1er avril. Installé au cœur de la rue de la Grotte, le site est amené à s’enrichir puisqu’un espace est en cours de travaux. Seul endroit où le grand public peut déguster des chocolats Belcolade, il est peut-être la preuve que la gourmandise n’est pas toujours un péché.
