
Thierry Lavit, maire de Lourdes © Lilian Cazabet
La Vie Economique : Le « Plan d’Avenir pour Lourdes » a été lancé en début d’année, à la suite du Plan de relance et des 176 millions d’euros mobilisés par l’État et ses opérateurs en 2020 et 2021. Cette crise sanitaire très violente pour Lourdes a-t-elle été une sorte de « déclencheur » ?
Thierry Lavit : « Avec le Covid, le système économique lourdais mono-segmenté s’est effondré. Cette crise est une opportunité historique de propulser dans le monde moderne Lourdes, qui est aujourd’hui une ville endormie avec un profil gris. 2020 est la première année du nouveau siècle pour Lourdes : il faut l’ouvrir alors qu’elle s’était refermée sur elle- même. Certes, le « Plan d’avenir pour Lourdes Ambition 2030 », qui prévoit un premier « reset » en 2025, propose une stratégie ambitieuse, mais elle est à la hauteur du potentiel de Lourdes et de son rôle structurant pour l’attractivité de tout le territoire. »
LVE : En quelques mots, quel est l’objectif de ce plan ?
T. L. : « Le Plan d’Avenir pour Lourdes (PAL) est un projet de territoire sur le long terme, identifié par la formule Lourdes cœur des Pyrénées, qui vise à reconnecter Lourdes aux Pyrénées en l’intégrant dans un concept global au sein de ce territoire, à restructurer la ville, mais également à changer l’image de Lourdes tout en gardant son rayonnement. Ce plan, ce sont 5 axes et 100 actions, parmi lesquelles plusieurs sont lancées et aboutiront en 2025, moyennant 100 millions d’euros dont 38 millions de l’État. »
LVE : L’axe 1 du PAL prévoit de conforter la position de leader de Lourdes sur le tourisme religieux. Le tourisme cultuel aurait-t-il besoin d’un coup de pouce ?
T.L. : « Les spécialistes pensent que nous allons perdre dans les prochaines années entre 800 000 et 1 million de pèlerins en fréquentation globale. À cause notamment du vieillissement des pèlerins, d’une certaine baisse de la religiosité et d’une peur inhérente au Covid. Le lead catholique doit servir l ’intérêt général. Il ne faut pas sortir du cultuel, mais le travailler, le compléter en élargissant le spectre, en étant pilote d’un projet d’interreligion et d’humanisme qui soit initié depuis Lourdes parce que c’est dans l’ADN de cette ville. Nous souhaitons passer de la ville des malades et des personnes en situation de handicap à la capitale mondiale de la fraternité.
Cette crise est une opportunité historique de propulser Lourdes dans le monde moderne
Il faut également configurer, consolider et penser différemment le fait de Lourdes. À titre d’exemple, le chemin de Bernadette Soubirous va être retravaillé et valorisé avec une signalétique durable et un jalonnement de clous en fonte et de spots lumineux, ainsi qu’avec un hologramme de Bernadette Soubirous. Il faut par ailleurs que le sanctuaire devienne culturel, et c’est en ce sens que nous allons essayer d’aller chercher le label Patrimoine mondial de l’Unesco… Il y a une phrase pour résumer ce que nous souhaitons mettre en place : le pèlerin doit devenir visiteur et le visiteur doit devenir pèlerin.
FACILITER L’ACCÈS À LOURDES GRÂCE AUX TRANSPORTS
La consolidation et le développement de la desserte de Lourdes est l’un des objectifs primordiaux pour la ville.
Du côté des bus d’abord, grâce à une promotion et une communication de l’offre de transports privés en autocars auprès des visiteurs et des socioprofessionnels et au réaménagement de la gare routière. En ce qui concerne le trans…