Deux notes suffisent pour reconnaître cet air, devenu l’un des plus célèbres de la musique classique. Le Boléro de Ravel commence par le rythme militaire d’une caisse claire qui fend le silence, suivi par l’émergence douce et presque sensuelle d’une flûte traversière. Puis ce morceau de 16 minutes, caractérisé par une montée en intensité progressive et hypnotique, superpose progressivement les instruments. Avec son rythme obsédant et sa mélodie envoûtante, le Boléro de Ravel est un tube planétaire depuis près d’un siècle, adapté dans des versions les plus improbables mais aussi les plus magistrales.
Le basque comme langue maternelle
« Je suis né à Ciboure, commune des Basses-Pyrénées, voisine de Saint-Jean-de-Luz, le 7 mars 1875 », aurait-il écrit dans l’esquisse d’une autobiographie. Fils de Marie Deluart, une Basque, et de Joseph Ravel, un ingénieur suisse participant à la construction des voies ferrées en Espagne, Maurice Ravel parlait couramment le basque. Le compositeur aimait converser et écrire en euskara, comme en témoignent les lettres et cartes postales envoyées à ses amis. N’ayant vécu dans sa maison natale de Ciboure que qu…