Couverture du journal du 03/09/2024 Le nouveau magazine

Nouveau cap pour La Pression Paloise

Depuis quelques semaines, Arnaud Larrère est le nouveau gérant de la Pression Paloise, cette emblématique brasserie artisanale installée à Lescar depuis 22 ans. Aux côtés de Raymond Péré, son fondateur, il affiche ses ambitions.

Arnaud LARRÈRE, Louise ROYE, La Pression Paloise

Arnaud LARRÈRE et Louise ROYE, gérant et brasseuse de La Pression Paloise. © Michel Malvezin - La Pression Paloise

Précurseur, avant-gardiste, visionnaire… : ainsi pourrait-on qualifier Raymond Péré, qui en 2002 créait La Pression Paloise au fond de la zone commerciale Lescar-Soleil. D’un voyage en République tchèque, l’homme d’affaires béarnais a ramené cette idée à l’époque novatrice de monter une microbrasserie au cœur d’un restaurant, pour servir ses clients directement du fût au verre.

Véritable institution pendant plusieurs années, La Pression Paloise aura vu défiler nombre d’habitués, « jusqu’à 250 par soir », des connus comme des anonymes, par ailleurs pour beaucoup rugbymen. Plus de 20 ans plus tard, le restaurant a été repris et est devenu Chez Linda, une entité propre, distincte de la brasserie. Les choses ont changé mais certaines restent immuables : Raymond Péré est fidèle au poste, toujours propriétaire mais nouvellement accompagné par Arnaud Larrère, qui s’est vu confier la gérance de la société. Son objectif : donner un nouveau souffle à La Pression Paloise en développant son activité, mais, aussi, retrouver ce qui faisait son identité.

Un travail d’image

« Ce n’est pas un tournant mais la continuité », s’anime Raymond Péré quand il s’agit d’expliquer l’arrivée d’Arnaud Larrère. « Aujourd’hui, je souhaite que l’on développe le chiffre d’affaires pour que le nom de La Pression Paloise perdure. C’est un outil que j’ai créé et je veux qu’il reste. » À ses côtés, le nouveau gérant abonde : « Que ça perdure et que l’on sache que La Pression paloise, ce n’est pas, ou plus, un restaurant derrière Quartier Libre mais une marque de bière. Parce que, malheureusement, pour l’instant, 8 personnes sur 10 font la confusion. Il y a donc un travail de trois ordres à mener : sur la visibilité et l’image de la brasserie, mais aussi sur la production, en investissant pour pouvoir brasser davantage, et sur la commercialisation. Nous voulons faire notre place. »

Arnaud LARRÈRE, Louise ROYE, La Pression Paloise

La Pression Paloise © Michel Malvezin – La Pression Paloise

Commercialiser à plus grande échelle

Pour l’heure, les cinq bières de La Pression Paloise (une blonde au maïs, une blonde « classique », une ambrée, une I.P.A et une blanche) sont en effet proposées uniquement Chez Linda, qui remplace l’ancien restaurant de La Pression Paloise, à la table de L’Esberit, à Bizanos, et dans une poignée de magasins locaux à l’image du Leclerc de Mazères-Lezons ou de l’épicerie fine paloise Pyrénissime. Certains campings et autres comités des fêtes font aussi le choix, durant la saison, de commander des fûts à la brasserie de Raymond Péré.

Actuellement, pour fournir l’ensemble de sa clientèle et remplir les étagères de la boutique en direct, ouverte sur le site il y a deux ans, La Pression Paloise produit 1 000 litres par semaine grâce au travail d’une brasseuse et d’un brasseur. D’ici un an, les deux hommes souhaitent porter ce chiffre à 4 000 litres et embaucher une personne supplémentaire, pour commercialiser à plus grande échelle.

Arnaud LARRÈRE, Louise ROYE, La Pression Paloise

La Pression Paloise © Michel Malvezin – La Pression Paloise

Animer la brasserie

Le duo Péré-Larrère se donne visiblement les moyens de ses ambitions, avec, en filigrane, le souhait de retrouver ce qui fait l’ADN de La Pression Paloise : la convivialité. Pour y parvenir, la brasserie organise désormais une journée portes ouvertes chaque mois, avec au programme dégustation et visite. Un avant-goût qui promet un autre rendez-vous, encore en construction : « Nous aimerions installer une guinguette, ici, et organiser régulièrement un repas où nous proposerons certainement de la choucroute », dévoile Arnaud Larrère, rejoint par Raymond Péré qui précise que d’une, « ça va bien avec la bière », et que de deux, « ça ne veut pas concurrencer le restaurant Chez Linda ».

À 74 ans, le fondateur de La Pression Paloise met les bouchées doubles pour attirer les amateurs de bière, en témoigne notamment le terrain de soccer installé à l’arrière de la boutique pour ceux qui voudraient se défouler avant de déguster. Ou encore ces bains à la bière proposés dans l’institut Skûm’Co, à l’étage : un moment de détente apprécié dans les pays de l’Est qui a inspiré Raymond Péré, définitivement jamais à court d’idées.

D’ici un an, La Pression Paloise souhaite produire 4 000 litres de bière par semaine contre 1 000 litres aujourd’hui.