Couverture du journal du 20/04/2024 Le nouveau magazine

Novadditive consacrée

Présentée le 7 juin au siège parisien de la MAIF, l’œuvre de la lauréate Emilie Perotto a mobilisé tout le talent technique de la société tarbaise pour sa réalisation.

Emilie PEROTTO lauréate du Prix MAIF pour la Sculpture 2022

Emilie PEROTTO lauréate du Prix MAIF pour la Sculpture 2022 "Datasculpture" avec Vincent Poirier le concepteur de l'œuvre et dirigeant de Novadditive. ©D.R

A travers le Prix MAIF pour la sculpture, l’assurance mutualiste offre chaque année aux artistes plasticiens la possibilité de réaliser une œuvre inédite. La force de ce tremplin réside dans sa philosophie axée vers les nouvelles technologies, intelligence artificielle, impression 3D, robotique ou algorithmes remplacent la glaise et le burin pour des créations hors normes : « Les artistes candidats sont invités à s’approprier ces technologies, user de l’innovation de façon imaginative mais aussi à réfléchir à leur place dans l’art ». Les lauréats ouvrent des mondes intimistes, engagés, aussi féeriques par leur esthétisme que puissants dans leur message… et reculent, grâce à la tech, les limites de la création.

LES DATAS EN FIL ROUGE

En 2022 c’est le projet d’Emilie Perotto qui a pu ainsi voir le jour : « Ce qui m’a intéressée dans ce prix c’était de montrer comment la sculpture pouvait rendre tangible des données numériques, les datas, et mettre en relation des données qui révèleraient des inégalités sociales » explique la plasticienne. Dans son esprit née alors Datasculpture, une pièce composée de deux histogrammes bâtons et qui met en parallèle des données que le public reçoit comme une gifle : la mortalité des enfants de moins de 5 ans et la production en diamants de dix pays. Des terres qui se font écho et se rejoignent, soulèvent évidemment autant de questions que d’effroi, si le but est atteint, il ne l’aurait pas été sans le savoir-faire de Novadditive. Pour réaliser la pièce conceptuelle en porcelaine émaillée, Emilie Perotto a fait appel à l’entreprise tarbaise qui a relevé le défi.

LA 3D AU SERVICE DE L’ART

Premier centre de production français de pièces céramiques sur mesure en fabrication additive, la société fondée par Vincent Poirier est une habituée des performances en 3D. Avec des colonnes qui devaient rester droites, des histogrammes perpendiculaires, un émail qui ne devait pas couler à la cuisson, une surface où une écriture d’aspect artisanal était possible… tout le talent des ingénieurs de Novadditive a été mobilisé : « On a commencé à mettre au point les premiers morceaux de maquette en septembre, on a remis la pièce finale début mai ». Entre temps, des infatigables tentatives et essais, invisibles pour le public qui ne perçoit aucune difficulté technique mais bien la délicatesse d’une œuvre accomplie.