Couverture du journal du 06/04/2024 Le nouveau magazine

Pièces hydrauliques : des accessoires essentiels

En quittant l’Angleterre, April et Maxwell Higginson ont choisi de s’établir à Sarlat avant tout pour la qualité de vie. Ils y ont créé une activité de niche florissante : leurs accessoires hydrauliques (Maxima) sont vendus partout en France.

Hydraulique

L'équipe de Maxima autour d'April Higginson © Loïc Mazalrey

April Higginson est arrivée en Périgord avec son mari il y a 15 ans, portés par la curiosité et l’envie d’un changement de vie. « Je travaillais dans le commerce et le marketing, Max a pas mal bougé, il est très doué dans l’hydraulique et mon père avait une activité dans le même secteur. » Alors ils ont observé l’opportunité de créer une entreprise dans ce domaine. Ainsi est née Maxima.

LE RISQUE D’UNE CRÉATION

« Nous n’avions pas les informations pour reprendre une entreprise mais nous avons l’esprit d’entreprise, alors nous avons pris le risque d’une création. Nous nous sommes d’abord lancés dans l’importation de machines d’occasion. » Ce début leur a permis de trouver un marché de niche avec les pièces destinées à ces machines. L’entreprise s’est spécialisée dans la vente de matériels et d’accessoires pour les engins de travaux publics, foresterie et jardins. Elle importe et distribue de l’équipement hydraulique et pneumatique. « Nous avons négocié des contrats d’exclusivité, pour plusieurs marques, pour toute la France. » Avec cette gamme et des revendeurs dans le pays, depuis le siège sarladais, le couple se félicite de voir son choix de vie se transformer en réussite professionnelle. « Max gère l’atelier, je m’investis dans le développement commercial et la gestion. ».

© Loïc Mazalrey

SPÉCIALITÉ TOUT TERRAIN

Femme dans un univers d’hommes, étrangère de surcroît, April Higginson a d’abord rencontré l’appréhension de ses interlocuteurs : toutes preuves faites, elle inspire aujourd’hui un respect égal à celui qu’elle porte à son environnement et des usages qu’elle ne connaissait pas il y a 15 ans. « Localement nous travaillons avec les sociétés de location, des revendeurs de matériel, des artisans et entreprises de BTP en direct, pour des réparations et entretiens. Nous sommes surtout spécialistes des accessoires hydrauliques, un créneau peu concurrencé ».

Camping, agriculture, forêt, parcs et jardins, BTP, centre de tri et recyclage… Partout où l’on creuse à plus de 30 mètres, il faut utiliser des tarières et brise-roches et toutes sortes de godets, dents, attaches rapides ou raccords. « Les clients sont venus vers nous pour ce savoir-faire ». Le principal obstacle local dans cette activité, c’est le recrutement : difficile de trouver des salariés qualifiés, dans ce domaine très technique. « La plupart du temps, nous les formons. » 13 personnes sont en poste sur les hauteurs de Madrazes où l’entreprise a réussi à acquérir un local assez spacieux pour se développer, après être restée à l’étroit et en location pendant 11 ans dans un bâtiment agricole.

LE MÉTAL SUR MESURE

Maxima a réalisé son meilleur chiffre d’affaires en 2021, avec 4,5 millions d’euros, comme beaucoup dans ce secteur lors de la reprise. La hausse du prix des matières premières a certes ralenti la tendance, mais la clientèle repasse des commandes jusque-là repoussées, consciente que les augmentations sont générales et durables. « Nous avons dû en répercuter trois à cinq durant l’année, au lieu d’une habituellement. »

« Nous transformons plus de la moitié de nos pièces en fonction de la machine du client : cette capacité à adapter du standard fait notre force. »

La société investit dans le stock, une leçon tirée des difficultés d’approvisionnement pendant la période Covid : une stratégie payante en termes de service à la clientèle. Et un investissement qui ne se dévaluera pas. « Le métal est notre cœur de métier, nous faisons du découpage plasma. Nous transformons plus de la moitié de nos pièces en fonction de la machine du client : cette capacité à adapter du standard fait notre force. »

DIVERSIFICATION EN COURS

L’entreprise artisanale a la volonté de diversifier la clientèle pour ne pas dépendre d’un seul secteur essentiel comme le BTP. « La période de crise sanitaire nous a permis de vraiment regarder notre entreprise, notre équipe, notre organisation. Nous venons d’avoir la chance de recruter une compétence précieuse dans notre domaine, une personne qui a travaillé en République tchèque et qui, comme nous, change de vie pour s’installer ici en famille. Il va nous aider à mettre en place des procédures pour l’avenir. » Et la dirigeante constate une fois encore, avec cette arrivée, que des amoureux de Sarlat ne pensent pas trouver de telles entreprises au pays du tourisme. Elle voit même avec surprise revenir son fils, parti étudier à Toulouse : il a choisi de s’installer en Périgord noir et de travailler dans l’entreprise.

INVESTIE DANS L’AIS

April Higginson a adhéré fin 2021 à l’Association interprofessionnelle du Sarladais (LVE n°2540), qui compte peu de dirigeantes dans ses rangs, et a intégré le conseil d’administration au printemps suivant. La rencontre avec Nadine Merchadou, animatrice du club, s’est faite via la Chambre de métiers, dont April Higginson est une élue récente, lors d’une commission territoriale en Sarladais.