« Il est illégitime de se plaindre si on n’est pas engagé », affirme Pierre-Olivier Nau. Aussi loin qu’il s’en souvienne, le dirigeant de Manatour et actuel président du Medef 31 (qui fêtera cette année ses 50 ans) a toujours voulu s’engager. « Cela me vient peut-être de mes deux grands-pères, qui ont tous les deux été élus municipaux. » Ainsi, dès le collège, le jeune Pierre-Olivier est élu délégué de sa classe. Un rôle qu’il remplira également au lycée, devenant même représentant de tous les délégués de classe.
En 1995, alors étudiant, il écrit une lettre au maire de Toulouse, Dominique Baudis, pour lui faire part de sa volonté de participer à ses côtés aux élections municipales. « Il me répond positivement ! Je me retrouve 64e sur une liste de 69 noms, avec un autre jeune : un certain Jean-Christophe Tortora (actuel président de La Tribune et du groupe Hima, NDLR). J’ai adoré tracter et taper à la porte des gens pendant la campagne pour les convaincre », se souvient-il.
Finance et politique
Fraîchement diplômé, il démarre une carrière dans la banque et les services financiers, passant notamment par Londres et Bruxelles, puis Paris. En 2011, il quitte le groupe MasterCard et s’engage auprès de Jeannette Bougrab, alors secrétaire d’État à la Jeunesse. « Pendant 8 mois, je me suis engagé bénévolement pour communiquer vers les jeunes. J’ai créé une grande conférence à la Sorbonne ou encore un grand concert au Zénith en partenariat avec M6. » Le jeune engagé rejoint ensuite le groupe Société Générale où il restera plus de 5 ans, s’engageant en parallèle dans la campagne aux primaires de Bruno Le Maire. En 2016, il quitte le groupe bancaire et ses engagements politiques pour créer sa société Insider Tour (voir article précédent) avec l’ambition de racheter l’entreprise de son père Manatour. « Devenir entrepreneur est pour moi une autre façon de s’engager. Manatour perdait de l’argent ; j’ai décidé de m’y consacrer pleinement. »
« Devenir entrepreneur est pour moi une autre façon de s’engager »
Entreprise et syndicat
Pierre-Olivier Nau reprend la société familiale et la redresse, venant s’installer à Toulouse, la ville où il avait grandi. Il rejoint le Medef 31 en 2019, toujours porté par le besoin de s’engager, et est élu la présidence un an plus tard. Une ascension rapide qu’il explique par son caractère de « bosseur ». Car Pierre-Olivier Nau préfère les actes aux beaux discours. « Je pense que l’engagement sincère n’est pas possible si on est grande gueule. Pour bien mener ses combats, il faut comprendre ses sujets, et donc travailler ses dossiers. » Parmi ceux qui occupent actuellement Pierre-Olivier Nau : les discussions avec Transavia pour que les conditions de remplacement de la navette Air France Toulouse / Paris-Orly soient les meilleures possibles ou encore les négociations avec les associations écologistes au sujet du maintien de l’ouverture de l’aéroport de Toulouse-Blagnac la nuit. Objectif : préserver les vols logistiques afin que les entreprises puissent se faire livrer dès le matin.