Née en juin 2024, la société d’Agri-Capy-Recycling de Christophe Capy est le fruit d’un travail de recherches de 5 ans ayant pour objectif de « redonner vie à vos déchets ». Offrant une solution de traitement et de valorisation des supports de culture, le projet consiste à collecter les sacs de substrat usagés chez les producteurs, les rapatrier ensuite sur les plateformes de stockage à Monflanquin pour les broyer avant de les passer dans une machine, spécialement fabriquée par Christophe Capy, afin de séparer le plastique du substrat. Avec cette formule magique que beaucoup lui envient, Agri-Capy-Recycling peut ainsi recycler entièrement le sac comme son contenu. Le substrat est réutilisé dans la fabrication de nouveaux sacs de culture et le plastique, une fois nettoyé et séché, est vendu pour être de nouveau transformé en sac plastique.
Formule magique
Seule entreprise en France à proposer une solution complète en économie circulaire de recyclage des plastiques en polyéthylène, Agri-Capy-Recycling collecte d’abord les sacs chez ses clients (pour l’instant des maraîchers du grand sud-ouest). Une fois la séparation effectuée avec le substrat, ils sont ensuite nettoyés et séchés sans consommation d’énergie afin de les mettre en balle. « Le plus gros du travail est fait. Il reste à fabriquer cet hiver la machine pour laver les sacs plastiques » souligne Christophe Capy qui a découvert la bonne formule pour que le plastique soit à la bonne dimension afin de retirer la matière organique. N’aimant pas précipiter les choses, malgré des demandes quotidiennes des grands fabricants mondiaux de sacs de culture, le lot-et-garonnais peaufine cet hiver le processus d’industrialisation pour le développer dès 2025. Dans un marché national estimé à 80 000 tonnes de sacs par an, Agri-Capy-Recycling traitera cet hiver 3 000 tonnes et vise les 8 000 tonnes annuelles sur les 3 prochaines années. Se définissant comme un prestataire de services, il cherche des partenaires pouvant l’accompagner dans ce projet qui prévoit aussi de mettre en place des plateformes permettant de récolter directement les sacs, notamment auprès des coopératives. À ce jour, 2 ont déjà vu le jour en Lot-et-Garonne et en Dordogne.
©Julien Mivielle – La Vie Economique
Premiers pas dans les biodéchets
Employant 10 salariés (chauffeurs, opérateurs de broyages et de criblages, responsable de plateformes et manutentionnaires), Agri-Capy-Recycling est donc la dernière-née des sociétés créées par Christophe Capy qui se destinait pourtant à être chef cuisinier. Fils d’agriculteurs spécialisés dans la culture du tabac, il a repris les terres familiales en 2005 tout en épaulant son frère qui gérait alors une activité de débroussaillage. Devenue Cappy Frères, cette première entreprise fut sollicitée en 2008 par le conseil départemental pour l’entretien des accotements routiers. Au même moment, la collectivité départementale développait les chaudières biomasses et recherchait donc de la matière première, principalement du bois, pour les faire fonctionner. C’est ainsi que Christophe Capy a pu mettre un premier pied dans la valorisation de la biomasse biodéchets avant de prendre en charge en 2011, à la demande du maire de Monflanquin en répondant à un marché public, la plateforme de déchets verts installée sur le territoire et appartenant à Valorizon, le syndicat départemental de traitement et de valorisation des déchets ménagers et assimilés.
« C’est la seule entreprise en France à proposer une solution complète en économie circulaire de recyclage des plastiques »
Un défi d’envergure pour un enjeu sociétal
Entrepreneur dans l’âme, Christophe Capy relève ce nouveau défi qui lui permet de produire et de commercialiser le compost issu de la plateforme en créant Capy Trans Bois Environnement 47. C’est en se rendant chez un de ses clients, une usine fabriquant des sacs de terreau, qu’il est interpellé par le directeur en quête de solutions pour valoriser la production des sacs de culture qui, une fois utilisés, s’entassent chez les maraîchers. Aimant les challenges, il réalise des premiers essais en 2018 sur l’idée de valoriser autant le contenu autant que le composant des sacs en plastique. Un travail de longue haleine salué par le prix Agrinove 2023 et qui entame sa dernière phase de développement avant de pouvoir être commercialisé dès 2025.
