Rubi (pour Ruban en biais) France est née à Boulazac en 1970, époque encore souriante pour cette industrie qui fabriquait des bordures d’articles chaussants. Reprise par le groupe concurrent Jabouley en 1991, l’entreprise rachète ensuite Freydberg et l’y rejoint en 1994 à Marsac-sur-l’Isle, de l’autre côté de l’agglomération de Périgueux. Le marché de la chaussure et du chausson décline alors fortement pour disparaître du paysage français et, en 2000, alors qu’il ne reste que 12 salariés à bord, Rubi doit se réinventer ou disparaître. La société change de métier, se diversifie dans la bordure cuir et sort du marché de masse pour s’orienter vers le luxe.
De fil en aiguille
Fort de la confiance de nouveaux clients, Rubi Cuir (nom depuis 2012) acquiert l’actuel terrain de Boulazac et arrive avec 20 salariés dans un bâtiment jugé trop grand à l’époque. « Difficile d’imaginer ce qui allait suivre », assure le directeur général, Raphaël Laval : une croissance exceptionnelle, avec des extensions en 2019, 2020 et 2022, pour 200 personnes à bord. En pleine crise Covid, en 2020, un nouveau site ouvre même en région lyonnaise. Avec quatre bâtiments et un total de 280 personnes sur les deux lieux, l’activité se développe à belle allure. « Nous nous sommes accrochés et avons fait preuve de résilience : nos clients sont exigeants, nous nous imposons la même règle en demandant plus que la perfection, l’excellence. » Qui n’exclut pas le droit à l’erreur.

© Loïc Mazalrey – La Vie Économique
Made in France
Dans le circuit de valorisation des peaux, Rubi Cuir arrive après la tannerie : les cuirs sont achetés et fournis par ses clients, soucieux de maîtriser leur approvisionnement. Ces cuirs français et italiens arrivent déjà colorés, même le fil à coudr…