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Tomate de Marmande : année 2022 réussie

À l’approche de la fin de la saison de la tomate de Marmande, il est l’heure pour la filière de dresser l’état des lieux de l’année écoulée. Malgré les aléas climatiques, l’année aura été bonne. Zoom sur les chiffres et les temps forts de la saison.

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Forte de son expérience autour de la fraise depuis 1998, l’Association des Fruits et Légumes du Lot-et-Garonne (AIFLG) a d’abord créé une section tomate en 2017, puis la marque « Tomate de Marmande » en 2020. La filière travaille donc au développement et au rayonnement de cette marque ainsi qu’à l’obtention de la reconnaissance IGP. Dans ce contexte, la Tomate de Marmande fait son bilan annuel après une saison mouvementée, mais réussie.

20 000 TONNES PRODUITES, 4 500 EN BIO

Avec 20 000 tonnes de tomates de Marmande produites en 2022, la saison aura globalement été une belle année tant sur le plan production que sur le volet transformation. Il est à noter l’essor de la production biologique cette année avec 4 494 tonnes produites sur 75 ha en 2022 contre 845 tonnes produites sur 190 ha en 2021. Quant aux rendements, ils sont au rendez-vous : 60 tonnes en moyenne en bio et entre 85 et 90 tonnes en moyenne en conventionnel et ce, malgré le climat chaud et très sec des derniers mois. L’irrigation des parcelles a tout de même été nécessaire pour mener la culture au bout de son cycle. Les conditions climatiques se sont retrouvées dans la qualité des tomates livrées : très fermes et avec un taux de sucre élevé.

Les conditions climatiques se sont retrouvées dans la qualité des tomates livrées : très fermes et avec un taux de sucre élevé

« L’ORIGINE FRANCE EST RECHERCHÉE »

« Les restrictions d’eau couplées aux fortes chaleurs ont fait beaucoup de dégâts chez nos voisins : Italie, Espagne, Portugal et ont même impacté les usines du Sud-Est de la France. Le marché des produits tomatés reste donc une fois de plus très tendu cette année car il y a plus de demandes que d’offres. Mais cela reste une bonne nouvelle pour la filière car le marché est donc très porteur et a besoin de produits tomatés. De plus, l’origine France commence à être reconnue et recherchée par des clients qui sont prêts à mettre le prix dans le produit. Cela va nous permettre de solidifier la filière en garantissant un prix juste d’achat aux producteurs », souligne Camille Joseph, technicienne agricole de la branche fruits et légumes de Terres du Sud.

DES ALÉAS CLIMATIQUES SURMONTÉS

Malgré une séquence de gel au mois d’avril suivie de la canicule estivale, les producteurs ont su limiter les conséquences négatives sur les plants en adaptant leurs conduites culturales. Au niveau des récoltes, les courbes de production ont été très instables. Cela s’explique par la culture des variétés anciennes en sol, un phénomène amplifié par les conditions climatiques irrégulières.

Du côté des maladies fongiques, l’impact sur les plantations a été limité par rapport à 2021 qui avait été particulièrement pluvieuse. Toutefois, si la gestion de ce type de maladies a été relativement simple, le problème s’est retrouvé avec des insectes ravageurs qui ont été beaucoup plus présents qu’à l’accoutumée. Le bilan reste bon pour la plupart des exploitations avec 600 tonnes de tomates de Marmande fraîches commercialisées début octobre. De belles perspectives pour la saison à venir, tant pour la tomate transformée que pour la tomate fraîche.

AGRINOVEMBRE À L’HEURE DE L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE

Initié par Agrinove, le 8e forum Agrinovembre se tiendra le jeudi 17 novembre prochain dès 14 h au lycée agricole de Nérac. Dédié comme chaque année à l’innovation agricole, avec un focus prévu en 2022 sur les coproduits, il sera structuré autour de deux tables rondes.

La première est destinée à mettre en évidence ces produits qui « nourrissent » l’agriculture. Parmi les intervenants, Michael Roès, cofondateur et président de Toopi Organics, viendra expliquer comment sa société basée à Langon valorise l’urine humaine sous forme d’un engrais, dont l’autorisation de mise sur le marché vient de lui parvenir. La deuxième table ronde sera consacrée aux coproduits issus de l’activité agricole. Frédéric Mauny (Waste Me Up) y témoignera, aux côtés de deux autres intervenants, sur le procédé qui permet à sa société de récupérer les résidus (drèches) issus des brasseries pour créer, par exemple, des gobelets végétaux à base de malt. Auparavant, Éric Buffo, consultant en gestion des déchets et fondateur d’ECiTERR, aura fait le tour de l’économie circulaire en démontrant le mécanisme, les enjeux et les opportunités.