Toulouse : le renouveau du quartier Bordelongue

Le quartier Bordelongue, au sud de Toulouse, fait peau neuve. La destruction d’une barre de 36 logements est en cours, avant de nouvelles constructions prévues pour 2026.

La mâchoire métallique au sommet du tractopelle grignote petit à petit le bâtiment central de la résidence Enzo Godeas, en plein cœur du quartier Bordelongue. On est à 1km à peine du cratère laissé par l’explosion de l’usine AZF en 2001, dans un quartier en pleine restructuration. « Il était nécessaire de réhabiliter certains logements, d’en détruire d’autres, et d’en reconstruire en prenant en compte l’impératif du réchauffement climatique » explique le président de Toulouse Métropole Habitat (TMH), Bertrand Serp.

Casser « l’effet barre »

Construite dans les années 60, la grande barre de logements Enzo Godeas a donc vu sa partie centrale tomber. Au total, ce sont 36 logements qui ont disparu. « Mais nous allons en reconstruire 27 d’ici 2026 sur cet espace vide », détaille le directeur développement construction de TMH, Thomas Pichenot. L’objectif était de casser l’effet barre, typique des années 60-70, pour aérer l’espace et construire des logements confortables tant l’été que l’hiver.

Rénover c’est environ 50 000€ par logement. Construire, c’est à peu près le triple.

Pour atteindre cet objectif, TMH a décidé de passer en grande partie par la rénovation de bâtiments. « Nous avons d’abord attaqué par les bâtiments latéraux d’Enzo Godeas, puis avec les tours de Bordelongue, détaille Bertrand Serp. Nous avons rénové 172 logements qui affichent aujourd’hui un diagnostic de performance énergétique classe B. Tous les systèmes de chauffage, d’isolation et d’étanchéité ont été refaits à neuf. » La rénovation plutôt que la destruction systématique, avant tout pour des raisons financières. « Rénover c’est environ 50 000€ par logement. Construire, c’est à peu près le triple » calcule Bertand Serp.

80 logements à construire

Au total, l’opération Bordelongue aura coûté 27 millions d’euros (voir encadré). Une grosse partie de ce budget est affectée à la construction de 80 autres logements en plein cœur du quartier. Les travaux devraient débuter l’an prochain, pour une livraison espérée en 2026. « Cette résidence sera construite selon le dispositif « Eté 2050 », explique Bertrand Serp. Cela signifie que nous cherchons à employer le moins de béton possible, afin d’éviter l’artificialisation des sols. N’oublions pas qu’en 2050, il faut s’attendre à vivre avec des températures supérieures de 5 degrés par endroits. »

En 2050, il faut s’attendre à vivre avec des températures supérieures de 5 degrés par endroits.

Une forêt urbaine a également été plantée afin de créer un îlot de fraîcheur au cœur de la résidence. « Actuellement, 750 arbres de diverses variétés sont plantés. Ils sont encore petits mais au moment de la livraison, ils auront bien grandi », sourit Thomas Pichenot. Le développement de la biodiversité devrait permettre de gagner quelques degrés lors des canicules estivales. Dernière particularité, la future résidence n’aura pas de parking souterrain, mais uniquement en surface, afin d’éviter de bétonner le sous-sol.