S’entraîner à prendre la parole devant un auditoire de 200 personnes, à réparer un vélo, ou à tailler la vigne confortablement installé dans son bureau ou son salon : c’est désormais possible ! La start-up toulousaine WiDiD utilise la réalité virtuelle pour aider les apprenants à développer leurs compétences par la pratique. Sa dernière innovation : une plateforme pour le monde de la viticulture permettant d’apprendre à tailler la vigne. Conçue par un consortium de Toulousains composé de WiDiD, l’entreprise Mimbus, la Mêlée numérique et l’école d’ingénieurs de Purpan, en partenariat avec le fabricant suisse de sécateurs Felco, elle sera présentée le 29 novembre au Sitevi, salon des équipements viti-vinicoles qui se tiendra à Montpellier.
Apprendre virtuellement à tailler la vigne
Le projet, intitulé ReviVRe est lauréat du plan gouvernemental France 2030, dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt « Compétences et Métiers d’avenir ». Il a obtenu à ce titre une subvention financée par la Caisse des Dépôts équivalente à 70 % de son montant global de 1,7 million d’euros.
« Grâce à des casques de réalité virtuelle et des manettes, les utilisateurs peuvent s’immerger et pratiquer virtuellement les gestes et techniques essentiels de la viticulture, notamment la taille viticole », explique le consortium. Au Sitevi, c’est une version bêta qui sera présentée. « Le projet global sera finalisé en mars 2025, mais nous prévoyons de lancer une première version dès le printemps 2024 », explique Anne-Sophie Gimenez, cofondatrice de WiDiD. « Comme les techniques de tailles divergent en fonction des régions viticoles, nous allons pouvoir commercialiser la plateforme par étape, région par région ».
Le jeu pour mieux former
Anne-Sophie Gimenez, présidente de WiDiD © WiDiD
Ce projet constitue une nouvelle étape dans la jeune histoire de WiDiD, fondée en 2019 par Anne-Sophie Gimenez, présidente de la société, et Aurore Thion, directrice générale. « Avant de créer notre entreprise, nous étions collègues au sein du groupe Orange », raconte Anne-Sophie, qui avait recruté Aurore en tant qu’adjointe. L’actuelle présidente de la start-up toulousaine a en effet travaillé pendant 20 ans au sein de la société de télécommunication. « J’ai notamment occupé le poste de directrice marketing, sur l’activité entreprises, avec la mission de former 200 commerciaux. Je disposais pour ce faire de présentations Power Point de 200 slides à diffuser tous les trois mois. Pour moi, cela ne faisait pas le job. J’ai donc décidé de créer un jeu vidéo et un jeu de plateau pour mettre les commerciaux en situation », se souvient-elle.
Le projet séduit la direction d’Orange. Si bien qu’elle propose à Anne-Sophie Gimenez de créer, au sein du groupe, la Learning Agency destinée à former le personnel d’Orange. « À ce moment-là, la réalité virtuelle commençait à émerger. On a alors créé notre premier simulateur de prise de parole en public ».
L’analyse de données pour mieux progresser
En 2019, les deux collaboratrices quittent le groupe Orange pour créer leur propre société spécialisée dans le développement de solutions de formation utilisant la réalité virtuelle immersive. Elles obtiennent en 2020 leur diplôme de Data scientist. Car WiDiD veut proposer plus que des outils de simulation. Grâce au casque et aux manettes utilisés pendant les exercices de simulation, WiDiD capte et analyse tout un tas de données. Par exemple, pour une simulation de prise de parole en public, WiDiD analyse le vocabulaire utilisé, le débit de paroles, les tics de langage, les gestes et déplacements, l’intensité du regard vers l’auditoire… « On peut ensuite faire un bilan de la séance et évaluer les progrès au fur et à mesure des sessions d’entraînement », explique Anne-Sophie Gimenez.
L’entreprise, qui salarie 7 personnes à temps plein, prévoit de doubler ses effectifs d’ici à 2025
Le secteur médical et le bâtiment
Certifiée Qualiopi, WiDiD propose aujourd’hui un catalogue d’une dizaine de contenus de formation, allant de la prise de parole en public à la réparation d’un vélo. « C’est une offre que l’on a conçue pour Pôle Emploi, à destination des décrocheurs scolaires ». WiDiD, qui propose également des outils sur-mesure, prépare actuellement de nouvelles offres : pour le secteur médical et pour encourager la découverte des métiers du bâtiment. L’entreprise, qui salarie 7 personnes à temps plein, prévoit de doubler ses effectifs d’ici à 2025 pour accélérer son développement commercial, notamment auprès des établissements d’enseignement supérieur. ÀToulouse, WiDiD a déjà séduit l’école TBS et l’université Toulouse Capitole.
