Couverture du journal du 01/10/2025 Le nouveau magazine

Pays basque – Biarritz au défi d’un tourisme soutenable

Biarritz s’apprête à réaliser une saison 2022 probablement exceptionnelle marquée par un boom de réservations de la clientèle française et un retour de la clientèle étrangère 2 ans après le début du Covid. Élue maire en 2020, Maider Arosteguy dirige la ville dans laquelle sa famille tient une épicerie fine depuis 1875. Avec son équipe, elle veut soigner le patrimoine touristique de Biarritz et développer un tourisme soutenable. En exclusivité, l’édile nous présente les enjeux de ce secteur économique crucial pour la cité biarrote et tout le Pays basque français.

Villa Belza Biarritz

Villa Belza © V.Biard.

La Vie Economique : Comment se présente la saison ?

Maider Arosteguy : « Les taux de réservation dans les hôtels sont très élevés et nous attendons le retour de la clientèle étrangère plutôt absente lors des deux dernières saisons. Nous surveillons de très près les réservations de lHôtel du Palais puisque c’est une propriété de la ville. Là aussi les perspectives sont prometteuses. Nous attendons une fréquentation importante pour cette saison qui s’annonce donc très belle. »

Les taux de réservation dans les hôtels sont très élevés et nous attendons le retour de la clientèle étrangère

Maider Arostéguy, maire de Biarritz

Maider Arosteguy, maire de Biarritz © Delphine Pernaud

LVE : Les touristes russes réputés à fort pouvoir d’achat vont-ils venir cette saison ? Ont-ils déserté Biarritz depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine ?

M.A. : « Il y a quelques Russes vivant en Europe qui viendront mais ils sont très peu nombreux. La plupart de la clientèle russe susceptible de séjourner à l’Hôtel du Palais ne viendra pas en Europe : ni sur la Côte d’Azur, ni sur la Côte basque, par peur d’être stigmatisée. Cette clientèle devrait aller vers la mer Noire ou la Turquie d’après mes informations. »

LVE : Et cette clientèle que l’on imagine comme des oligarques représente-t-elle un poids important ?

M.A. : « Ceux qui viennent chez nous ne sont pas des oligarques en une des magazines people et profitant de leurs yachts sur la Côte d’Azur. Ce sont des familles aisées de Moscou ou Saint-Pétersbourg. C’est un tourisme familial, sportif et haut de gamme. Cette clientèle ne compte pas pour plus d’un dixième de la clientèle de l’Hôtel du Palais- mais représente un panier moyen très important. »

LVE : Quelle est votre position sur la mesure initiée par la Communauté Pays basque, finalement suspendue par le tribunal administratif de Pau, qui imposait la transformation d’un local en habitation à l’année pour contrebalancer la mise sur le marché d’un meublé de tourisme ?

M.A. : « Même si le dispositif me paraissait imparfait, j’étais d’accord avec cette mesure. Mais il faut protéger les Biarrots qui ont un Airbnb en complément de retraite. C’est souvent un bien hérité de leur famille, ils sont sur place et veillent sur leur location. Ils n’étaient pas protégés par la mesure de l’Agglomération mais j’avais voté cette mesure en sachant que rapidement nous allions pouvoir l’amender. »

LVE : L’Hôtel du Palais a rouvert le 3 juin dernier. Quelles sont ses perspectives en termes de financement, de travaux, de gestion ?

M. A. : « Les travaux sont terminés et ont été financés, l’hôtel a été recapitalisé, la mairie reste largement majoritaire, tout est en ordre. Le dossier est bouclé. L’Hôtel du Palais a donc rouvert de façon définitive le 3 juin. Il y aura peut-être une réfection du SPA à envisager. » Le tourisme d’affaires a repris de façon beaucoup plus importante qu’on ne l’imaginait et ceux qui y participent n’ont aucune envie de télécongrès

LVE : Biarritz est une ville de congrès avec une activité de tourisme d’affaires de septembre à juin. Cette activité stoppée par le Covid a-t-elle repris à son niveau d’avant ? Les nouveaux usages de télétrava