Couverture du journal du 02/10/2024 Le nouveau magazine

Aéronautique – Des recrutements à la pelle

Le Salon de l’emploi aéronautique et spatial mené par l’agence Synergie s’est tenu à Toulouse mi-février. Plus de 3 000 offres attendent d’être pourvues dans ces deux secteurs où les candidats manquent cruellement.

© Maxime Fayolle - La Vie Economique

3 000 offres d’emploi pour 2 000 visiteurs. Ces deux chiffres du salon aéro et spatial organisé par Synergie montrent que les filières peinent toujours à trouver des bras. « On savait qu’on ne trouverait pas de candidat à chaque offre », tempère Thierry Abad, directeur des opérations Grand Sud chez Synergie.

Postes ouverts à tous

Pour les 80 entreprises de l’aéronautique et du spatial réunies au stade Ernest-Wallon, l’objectif est surtout de se montrer attractives et accessibles aux potentiels candidats. « Beaucoup pensent que, pour travailler dans l’aérospatial, il faut être bardé de diplômes. Pourtant, on a des postes pour tous, sans qualification ni expérience », souligne Thierry Abad. Les entreprises sont également de plus en plus nombreuses à proposer des formations aux candidats intéressés avec promesse d’embauche à la clé. « On recherche surtout des gens motivés. Les compétences peuvent s’acquérir. Pas l’envie ! »

Métiers manuels en tension

Ce sont surtout des métiers manuels sur lesquels les grands noms de l’aéronautique et du spatial ont des besoins urgents. « On manque de peintres, d’ajusteurs, de mécaniciens, de tourneurs-fraiseurs… », liste Thierry Abad. Synergie dénombre beaucoup de personnes en reconversion, de plus en plus nombreuses à pousser les portes du salon. « J’ai rencontré une jeune femme qui travaille dans l’immobilier et qui adore retaper ses meubles. Elle ne savait pas qu’elle pouvait en quelques mois se retrouver à bosser sur un avion ! »

25 000 emplois en 2024

La question du salaire se pose aussi pour les candidats potentiels. « La nouvelle génération insiste plus sur sa volonté de retrouver des valeurs qui lui correspond dans l’entreprise plutôt que sur le salaire. » Synergie constate également qu’un fort turnover existe désormais dans ces filières. « Avant, on faisait sa vie dans une entreprise. Désormais, au bout de 2 ou 3 ans, les gens veulent bouger. » Aux entreprises de proposer des possibilités d’évolution en interne pour fidéliser ses profils. « Mais changer de boîte, c’est aussi faire vivre l’écosystème ! Cela enrichit les entreprises et in fine, cela fait grandir la filière », conclut Thierry Abad qui rappelle que le GIFAS estime à 25 000 le nombre de recrutement cette année dans la filière. Au moins un quart seront dans le bassin toulousain.